Nous voici de retour de notre périple aux quatre coins de la Sicile ! Avant de rentrer plus dans le détail de nos étapes, je voulais partager un petit résumé (enfin, je vais essayer de résumer au maximum, je connais ma langue de bavarde !) de nos 15 jours passés sur ce petit joyau presqu’accolé au bout de la botte de l’Italie du Sud, avec notre « bambina » de 19 mois ! On n’avait qu’une vague idée en tête au moment de nous lancer dans ce voyage (rappelez-vous, notre départ en Sicile s’est organisé un peu précipitamment) mais on a vraiment pas été déçu… Nous avions loué une voiture depuis l’aéroport de Palerme, ce qui nous a permis d’être complètement libres et autonomes dans nos déplacements et d’adapter le parcours comme on le souhaitait. On s’est un peu fait envahir par le CD de comptines… c’était le précieux sésame pour faire patienter la louloute pendant les longs trajets (quand elle ne dormait pas), oui notre répertoire musical s’est quelque peu adapté lui aussi ^^ !
Bref, passons aux choses sérieuses ! Andiamo bambinos, on vous emmène avec nous !
Notre périple Sicilien !
Tout a commencé sur la côte nord, à Cefalu, une petite ville de pêcheurs au charme pittoresque, construite au pied d’un imposant rocher (la rocca di Cefalu). Le centre historique n’est pas très grand et s’explore très bien à pieds, en se frayant un chemin entre les vieux scooters piaggio et les piétons, à travers les petites ruelles qui mènent jusqu’à la Piazza del Duomo, où se dresse la belle cathédrale (duomo) de Cefalu, un « fleuron de l’architecture arabo-normande » d’après notre guide. Cefalu est une petite ville sicilienne vraiment charmante, où il fait bon flâner !
L’autre curiosité de Cefalu, c’est sa plage : un long croissant de sable fin qui s’étend au pied de la ville, sur plusieurs km de long. Victime de sa réputation, la plage est bondée l’été, mais mi-septembre (période à laquelle nous y étions), il n’y avait pas grand monde, et nous avons passé un bon moment en fin d’après-midi. Puis on en a profité ensuite pour aller voir le coucher du soleil, et les façades des maisons qui se paraient de jolies couleurs dorées, super chouette !

Le lendemain, nous chaussons les baskets pour grimper au sommet de la rocca di Cefalu, le gros rocher qui se dresse en arrière-plan de la ville. De là-haut, on a une vue magnifique sur le bleu profond de la mer Tyrrhénienne, sur les toits de tuiles rouges de Cefalu, sur les collines environnantes… Le rocher abrite également les ruines d’une citadelle, ainsi que les vestiges du tempio di Diana, dont les fondations remonteraient au 9ème siècle avant J.C. D’ailleurs, les murs du temple nous ont rappelé les constructions incas que nous avions vu à Cusco au Pérou, car les gros blocs de pierre sont taillés de manière à ce que les pierres s’emboitent parfaitement les unes dans les autres…
Puis nous avons laissé Cefalu pour nous diriger plein est, jusqu’à Taormine. Le trajet par l’autoroute qui longe le littoral dure environ 2h, ponctué de nombreux tunnels. Lorsque l’on arrive près de Mersine (à la pointe nord-est de la Sicile), on aperçoit les côtes de l’Italie qui paraissent toutes proches. C’est d’ailleurs de là que partent les bateaux qui font la liaison entre la Sicile et l’Italie du sud. Quand à nous, nous avons poursuivi notre route jusqu’à Taormine, et avons pris nos quartiers au B&B Sole, au cœur d’un grand jardin planté de citronniers et avec une jolie vue sur l’Etna et ses fumerolles.
Nous avons ensuite consacré une bonne journée à la visite de Taormine, que l’on atteint par une route en lacets puisque la ville est construite à flanc de colline, perchée de façon spectaculaire sur une terrasse du mont Tauro. Le cadre est très joli !
La principale curiosité de Taormine, celle que tout le monde vient voir, c’est… son théâtre grec ! Construit au 3ème siècle avant JC, il dessine un arc en fer à cheval, comme suspendu entre ciel et mer. La vue depuis le théâtre est superbe : d’un côté, la silhouette conique de l’Etna qui se dresse à l’horizon, et de l’autre, un beau panorama sur la mer Ionienne. En été, le théâtre accueille de nombreux évènements et d’ailleurs, lorsque nous y étions, la scène était en train d’être installée.
Depuis Taormine, nous sommes allés voir le géant, le monstrueux, celui dont tout le monde parle ici en Sicile et que tout le monde craint (j’exagère ? bon ok !)… attention, roulement de tambours… l’Etna ! Oui ma p’tite dame, le volcan Etna, dont le point culminant se situe à 3329m et qui est en activité quasi-constante ce qui se traduit par de fréquentes éruptions ! Et nous avons passé une superbe journée sur les pentes du volcan, depuis Piano Provenzana situé sur le flanc nord, jusqu’au refugio Sapienza situé sur le flanc sud. J’y reviendrais plus en détail dans un article dédié car cet univers volcanique nous a fasciné !
Pour notre dernière journée à l’est de la Sicile, nous sommes allés faire un tour dans les gorges de l’Alcantara. Ces gorges, hautes de 25m, sont constituées d’étranges formations rocheuses symétriques résultant du contact entre une coulée de lave brûlante et l’eau, provoquant l’éclatement du basalte. Nous avons sillonné le sommet des gorges sur un sentier, au cœur d’un jardin botanique fait de cactus, de citronniers, d’oliviers et de bambouseraies puis nous sommes descendus au creux des gorges en remontant la rivière à pieds.

Et enfin, notre séjour dans le coin n’aurait pas été complet sans un petit coucher de soleil sur l’Etna, admiré depuis le port de pêche de Giardini Naxos, en compagnie des pêcheurs à la ligne du soir. Un vrai bon moment, qui aurait même pu être parfait si les moustiques n’avaient pas décidé de nous attaquer par dizaines !
Puis cap au sud de la Sicile, en empruntant la route qui traverse la Sicile par le centre, via la petite ville d’Enna perchée sur un promontoire rocheux. Le paysage le long de la route est vallonné et parsemé de champs d’oliviers, de vignes et de champs… de panneaux solaires (drôle de culture ^^) ! Notre prochaine étape se situe dans l’arrière-pays d’Agrigente, dans un petit village du nom de Racamulto, pas touristique du tout (même pas mentionné dans les guides), ce qui nous va très bien (c’est plutôt ce genre d’endroits que l’on recherche en général).
Ce fut notre camp de base pour aller explorer la région d’Agrigente, et notamment la vallée des temples. Là nous avons fait un bond de plusieurs siècles dans le passé, au temps des dieux grecs, pour découvrir les ruines de l’ancienne cité d’Akragas et ses nombreux temples aux colonnades doriques, dont certains sont vraiment bien conservés. Parmi eux, il y a le temple de la Concorde qui a servi de modèle au logo de l’Unesco.
Le sud de la Sicile est également réputé pour son littoral, à commencer par la Scala dei Turchi, une roche blanche en forme d’escaliers géants d’une blancheur aveuglante, qui plongent dans la mer. Le site doit son nom aux pirates turcs qui s’y réfugiaient par mauvais temps. Ces falaises sont vraiment belles. J’étais juste un peu angoissée par la demoiselle qui voulait escalader partout sans donner la main, alors qu’il n’y a aucune protection sur les falaises… mais tout s’est bien passé !
Dans le secteur, il est également possible d’aller se baigner à Siculiana Marina, et d’explorer la réserve naturelle Torre Salsa, très sauvage et préservée. Mais il y avait beaucoup de vent ce jour-là, donc nous n’en avons pas profité pleinement. On s’est posé un moment sur la plage à Siculiana Marina mais sans pouvoir nous baigner à cause des grosses vagues, ce qui n’a pas empêché Noémie de passer un bon moment à jouer dans le sable et elle s’est vite transformée en bonhomme de sable !
Sur la route entre Agrigente et l’ouest de la Sicile (notre dernière étape), nous avons fait une petite halte au village de Caltabellota, sur les conseils de Giuseppe (chez qui nous logions). Caltabellota est un village quasi méconnu des touristes et pourtant, le cadre est splendide : le village est perché au pied d’un gros rocher à plus de 900m d’altitude, dominant toute la vallée avec la mer que l’on devine au loin. Caltabellota, c’est un enchevêtrement de petites ruelles qui sont presque à la verticale par endroit, car le village est construit tout en hauteur. Bref, on ne regrette vraiment pas d’avoir fait un petit détour pour découvrir cet endroit charmant, la « vraie sicile » pour reprendre les termes de Giuseppe.
Et enfin, dernière étape de notre périple sicilien : l’ouest ! Et là encore, ce fut un florilège de belles découvertes ! A commencer par la belle réserve naturelle du Zingaro, que nous avons parcourue à pieds, le long du sentier du littoral qui sillonne la réserve sur plusieurs km entre Scopello et San Vito lo Capo, menant à des petites criques sauvages et cachées. Bref, une belle journée avec au programme : soleil, randonnée, pic-nic dans la réserve et baignade dans une crique aux eaux bleu turquoise… un vrai petit coin de paradis sauvage comme on aime !
Les deux journées suivantes, le soleil nous a un petit peu fait défaut… les aléas du direct comme on dit, mais ça ne nous a pas empêché d’en profiter pour autant ! On a pris la voiture pour aller faire un tour jusqu’aux salines de trapani, pour découvrir ces marais salants miroitants, émaillés de moulins à vent et de petits tas de sel. Le sel de ces marais, considéré comme le meilleur d’Italie, est destiné à alimenter les meilleures tables d’Italie et d’ailleurs. Par moment, ces salines nous ont un peu rappeler les paysages du salar d’Uyuni, d’autant plus que l’endroit est peuplé de flamants roses.
Autre curiosité de l’ouest sicilien : le petit village de Scopello, constitué d’une enfilage de B&B et de restos, réputé pour son excellente pâtisserie (on a testé, et on a approuve à 200%). A l’heure où nous y étions, de jeunes mariés étaient là pour faire leurs photos de noces à cet endroit. Pas de quoi s’y attarder très longtemps, mais pour une petite halte en fin de journée, c’était très bien, et rien que la pâtisserie vaut le coup de faire le détour.
Et bien sûr, Castellamare del Golfo ! Le genre de petite ville dont on attendait rien de spécial, et qui nous a agréablement surpris. On a commencé par s’y balader un jour en fin de journée (après notre rando au Zingaro) et on s’est dit qu’il fallait y revenir plus longuement. Et on a profité d’une autre journée de météo incertaine pour aller explorer la ville : un joli port de pêche, des petites rues piétonnes sympas, de jolies places, de beaux points de vue sur la ville et un délicieux couscous de poisson, la spécialité de la région !
L’ouest sicilien, c’est aussi beaucoup de petites criques qui font parfois penser à la Corse… une des plus belles est celle de la Tonnara di Scopello, une crique idyllique qui pour la petite histoire, a servi de lieu de tournage pour l’une des scènes de Ocean Twelve ! La crique est encerclé de falaises qui tombent à pic dans la mer, et l’une d’elle est couronnée pour une tour médiévale.

Pour finir, nous sommes allés voir les ruines antiques de Ségeste, perchées sur les hauteurs dans un cadre naturelle splendide. On a grimpé à pieds à travers les gouttes de pluie jusqu’au sommet de la colline pour découvrir les ruines d’un théâtre antique, avant de redescendre jusqu’au temple dorique dont les colonnades sont vraiment bien conservées… On a été charmé par le cadre en pleine nature, et l’avantage du temps maussade c’est qu’il n’y avait quasiment personne ! On en a profité pour faire une petite séance de jump avec la demoiselle sur les épaules de Nico ! Résultat des courses : elle tait morte de rire et en redemandait « encore, encore » (un des mots qu’elle maîtrise le mieux et qu’elle emploie en toute circonstance !).


Après cela, la boucle est bouclée : retour à Palerme pour rendre la voiture de location et passer la dernière nuit dans un B&B proche de l’aéroport pour un retour en France matinal le lendemain matin.