Jour 19 : A la rencontre des familles nomades 1/5

Jour 19 : A la rencontre des familles nomades 1/5

22 septembre 2011

J19_MongolieAprès un réveil matinal, nous bouclons nos sacs et retrouvons les 2 allemands, Kristian et Andreas, avec qui nous allons partager les 5 jours de cette aventure. Nous avons rendez-vous à 7h en bas de l’auberge de jeunesse pour nous mettre à la recherche d’un taxi qui nous conduira jusqu’à la gare routière située à 7kms. Nous en trouvons un sans difficulté qui nous dépose juste devant notre bus…parfait ! Il s’agit d’un bus local qui nous conduire jusqu’au village de Rashaant à environ 280 kms à l’ouest d’Oulan-Bator.

A 8h, tout le monde est installé, le bus démarre enfin. Le chauffeur nous met de la musique mongole, ce qui nous met directement dans l’ambiance, et très vite nous sortons de la ville pour suivre une route qui traverse les steppes mongoles. On se rend compte à quel point la Mongolie est un immense « no man’s land » car une fois sortie de la grande ville d’Oulan-Bator, il n’y a plus rien. Seulement des steppes arides à perte de vue, pas d’arbres, pas un seul coin d’ombre, de temps en temps une petite yourte avec quelques chevaux, moutons et chèvres et un nomade sur sa mobylette mais c’est à peu près tout. On se rend compte que les nomades sont vraiment isolés…

Après 3 heures de bus, nous nous arrêtons le long de la route pour une pause pipi et déjeuner. On se croirait dans une bande dessinée de Lucky Luke, perdus en plein far west… sauf qu’en guise de far west, nous sommes plutôt dans le far east ! Le chauffeur tente de nous faire comprendre que nous sommes arrivés à notre destination, Rashaant. « Ha bon ? Mais la veille, la dame de l’agence nous avait parlée de 5h de bus… » Bizarre. On ne voit pas la Jeep, ni la dame qui est chargée de nous accueillir à la sortie du bus. Le chauffeur nous demande de récupérer nos sacs dans la soute à bagages… on s’exécute tout en croisant les doigts pour qu’il ne nous laisse pas plantés là ! Heureusement, quelques minutes plus tard, Mme Ichinhorloo apparaît, c’est elle qui est chargée de nous conduire jusqu’à notre première famille. Nous montons à bord de la Jeep qui ressemble en fait à un minivan, faisant du 40kmh de pointe ! Très vite, on s’enfonce dans les petites pistes de terre poussiéreuse en plein milieu des steppes mais pas de panique, notre chauffeur à l’air de parfaitement connaître la route et de maîtriser son engin ! Environ 20 min plus tard, nous apercevons au loin trois petites yourtes et devinons quelques animaux… nous sommes presque arrivés !

Nous sommes accueillis par la famille Byambatogtoh, ils nous proposent de déposer nos affaires à l’intérieur de la yourte puis nous papotons un peu avec Dulamsuren, la mère de famille. Elle a 43 ans et a 4 fils. Deux d’entre eux habitent à Oulan-Bator, l’un d’eux vit avec eux et reprend l’affaire familiale d’élevage des animaux. Elle nous offre le thé et quelques spécialités mongoles à grignoter (sorte de petits bains un peu briochés, pas mauvais !). Son fils (celui qui vit avec eux) nous rejoint dans la yourte.

Il a 28 ans et il nous présente son petit garçon qui a un an. Ici, les enfants n’ont pas de couches, les nomades ont trouvé une solution bien plus astucieuse : le pantalon de leurs bébés est entièrement ouvert au niveau de l’entrejambe ce qui leur permet de faire leurs besoins en plein air… pratique ! Ensuite, le fils de Dulamsuren propose à Nico de venir avec lui récupérer les chameaux un peu plus loin dans la steppe. Ils partent tous les deux sur la petite moto.

Pendant ce temps, Dulamsuren nous propose de l’accompagner pour la traite des chevaux. Nous en revenons avec deux seaux remplis à moitié qu’il faut ensuite verser dans un gros bidon puis touiller le lait à l’aide d’un grand bâton de bois pour éviter qu’il tourne. On se relaie pour effectuer cette tâche car au bout de 5min on commence à avoir des crampes ! La famille nous fait également déguster du lait de jument fermenté, légèrement alcoolisé, une spécialité locale qui s’appelle l’ « airag ».

En train de remuer l’airag

Dulamsuren prépare le repas

Le fils de Dulamsuren nous propose de jouer au « ankle bone game », un jeu traditionnel mongol fabriqué avec des os de cheville de moutons. Il nous explique les règles puis nous jouons à tour de rôle dans sa yourte.

Les yourtes traditionnelles mongoles sont toutes conçues de la même manière : la porte est toujours orientée du côté sud. Une fois à l’intérieur, il n’y a qu’une seule pièce commune dans laquelle parents, grands-parents et enfants vivent ensemble. Le centre constitue le « cœur » de la yourte, c’est là qu’on y trouve le poële permettant de faire le feu. Le nord de la yourte est la partie « sacrée », elle est réservée au chef de famille. La partie Ouest de la yourte est destinée aux femmes, c’est là qu’on y trouve les ustensiles de cuisine, la vaisselle,… (véridique !) tandis que la partie Est est destinée aux hommes, on y trouve du matériel pour les chevaux,… L’intérieur est toujours très lumineux grâce à l’ouverture sur le toit permettant de faire passer la lumière du jour. Elles sont construites de telle manière qu’elles permettent de tempérer la chaleur, il y fait donc bon la journée malgré la chaleur extérieure et bon aussi le soir malgré les nuits très fraiches ! Elles sont généralement décorées avec des meubles de couleur vive, quelques objets et portraits religieux et des photos de famille.

Intérieur de notre yourte

Premier repas dans notre yourte, avec Kristian (d.) et Andreas (g.)

Après le repas du midi, nous entamons notre balade à dos de chameau. Le fils nous accompagne à cheval. Nous partons en direction de la montagne sacrée « Khugnu Khan » que l’on aperçoit au loin depuis les yourtes. C’est une montagne de granite au cœur de laquelle se trouve le « Khadagt Khosnu », un site vénéré par les nomades mongoles. Ils viennent ici pour prier et pour y déposer des offrandes : crânes d’animaux morts, billets de banque,… et pensent qu’ainsi, leurs vœux seront réalisés. Le site est facilement reconnaissable grâce aux nombreux morceaux de soie bleue qui sont suspendus partout.

Attrapage des chevaux

Parait qu’on a tous un sosie sur terre ^^ !

Le site vénéré par les nomades

Le fils de Dulamsuren (notre guide nomade)

Les fameuses offrandes (yen a partout des comme ça !)

De retour au campement, Dulamsuren nous accueille avec un yogourt fabriqué maison à base de lait de vache. Dehors, le soleil s’est couché, il fait nuit noire. Nous rejoignons notre yourte afin d’y prendre notre repas puis nous filons nous coucher car une fois la nuit tombée, il n’y a plus grand-chose à faire ! On tente de bouquiner un peu à la lumière de notre lampe frontale puis nous trouvons rapidement le sommeil.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer le menu
%d blogueurs aiment cette page :