22 et 23 avril 2012
« Un point de la planète s’alluma minuscule…
Surgirent des navires pavoisés
Beaux comme des colombes de rêve…
Valparaiso scintilla dans la nuit de l’univers. »
Pablo Neruda
Nous accusons un peu le coup du décalage horaire avec la NZ… mais on se fait violence et nous nous levons à 9h pour cette première journée à Valparaiso. Nous avalons un copieux petit dej’, à base de tartine de confiture de kiwis (un délice), un bon café chaud et une salade de fruits. Nous voilà en pleine forme pour aller crapahuter à travers les collines de Valparaiso.
Cette ville, située à environ 120km de Santiago sur le bord de la mer, est constituée de 45 « cerros » (collines), sur lesquels sont perchées tout un tas de petites maisons colorées. La ville est un véritable labyrinthe que nous parcourons à pied, en nous perdant un peu dans les différents quartiers. Chaque « cerros » a sa propre identité. Et pour notre première journée ici à Valparaiso, nous commençons par visiter le Cerro Bellavista, une colline particulièrement appréciée par les peintres et les artistes. Nous déambulons à travers les petites rues, montons et descendons des dizaines de marches d’escaliers, passons à travers de petits « pasaje », des ruelles piétonnes très étroites…. Et nous découvrons tout le charme de Valparaiso, toutes ces petites maisons colorés, perchées sur les collines abruptes.
La ville est bariolée de tout un tas de fresques et de tags, portant pour certains des messages engagés… c’est un véritable musée à ciel ouvert ! Valparaiso est à la fois chaotique et ordonnée, extravagante et raffinée, mais une chose est sure, c’est tout ce mélange qui lui confère tout son charme et son coté bohême. Valparaiso sait nous surprendre à chaque coin de rue et elle nous intrigue toujours un peu plus…
Mais Valparaiso ne se limite pas seulement à ses collines, ses maisons colorées et ses fresques bariolées, car c’est aussi là qu’a vécu une des poètes les plus influents de l’histoire du Chili, j’ai nommé : El Señor Pablo Neruda. En effet, c’est ici que Pablo Neruda a écrit nombre de ses vers, dans sa maison « la Sebastiana ». Aujourd’hui, sa maison a été rénovée et transformée en musée, que nous partons visiter !
La maison domine le Cerro Bellavista et chaque pièce offre une vue spectaculaire sur les collines et sur la mer qui a tant fasciné Pablo Neruda. Nous visitons les pièces successivement à l’aide d’un microphone qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire et l’univers du poète. Neruda ne cachait pas ses opinions politiques engagées. Candidat à la présidentielle du Chili en 1969, il se retira en faveur de Salvador Allende, qui le nomma ambassadeur en France pendant deux ans. C’est à cette époque qu’il reçoit le prix nobel de littérature, en 1971, alors qu’il était en poste à Paris. Neruda succombe à un cancer en 1973, peu de temps après le coup d’état. Le général Pinochet craignait la puissance de la poésie politique de Neruda, et il fit tout pour effacer sa mémoire. Ses maisons furent pillées et vandalisées mais sa veuve Mathilda s’employa à les restaurer. La visite est particulièrement intéressante, et à travers l’histoire de Neruda, nous plongeons directement dans l’histoire du Chili.
Une fois la visite terminée, nous poursuivons notre balade à travers le Cerro Bellavista et nos pas nous mènent jusqu’à une petite place, la « plaza victoria », où nous entendons du bruit et de la musique. Nous découvrons un petit groupe de danseurs, habillés en costume traditionnel, qui sont réunis pour danser sur la place. Nous assistons à quelques danses, c’est très sympa.
Nous rentrons à la guesthouse en fin d’après-midi, celle-ci est située tout au bout d’un étroit passage, le « paseo Galvez », et la porte d’entrée bleue est décorée d’un gros palmier jaune… très exotique ! Du coup, nous nous sommes pris d’une passion pour les portes de Valparaiso, et avons découvert qu’une bonne partie d’entre elles étaient personnalisées, on a trouvé l’idée sympa, bien à l’image de la ville. Nous ressortons le soir pour déguster une bonne pizza dans un petit resto à deux pas de notre guesthouse. On en profite pour aller faire un tour dans le quartier, et admirer la jolie vue.
Le lendemain, nous partons visiter le « cerro conception », nous nous promenons à travers les ruelles, bordées de belles maisons et arpentons le paseo Atkinson, d’où l’on surplombe la place Anibal Pinto. Les petites maisons mitoyennes et colorées constituent l’un des clichés les plus photogéniques de la ville.
Nous poursuivons ensuite par le Cerro Alegre, avant de grimper au sommet du « Paseo 21 de Mayo », qui offre un beau point de vue sur la ville et le port. Pour cela, nous empruntons un ascenseur, qui est en fait une sorte de téléphérique qui grimpe sur la colline… ça grince la bas-dessous, on sent que la cabine a déjà bien vécu !
En fin d’après-midi, nous passons récupérer nos sacs à la guesthouse avant de partir en direction de la gare routière. De nouveau, nous sombrons littéralement dans le bus, ces deux journées de crapahutage dans Valparaiso nous ont achevées. Il est plus de 18h lorsque nous arrivons à Santiago, nous partons à l’assaut du centre-ville en métro pour rejoindre notre auberge de jeunesse. Nous finissons à pied, dans une petite rue piétonne très fréquentée et arrivons sur la Plaza de Armas. Notre guesthouse domine la place, la vue est imprenable, et dès demain, nous partirons visiter Santiago, la capitale du Chili.