Jour 258 : Montera ou montera pas… au sommet du Villarica ?

Jour 258 : Montera ou montera pas… au sommet du Villarica ?

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C’est le grand jour ! Aujourd’hui, nous tentons de réaliser l’ascension du volcan Villarica, qui culmine à plus de 2800m, dans la région de Pucon. Le pick-up passe nous récupérer à 7h du matin puis nous partons pour le volcan. Nous serons 9 pour réaliser cette ascension : nous quatre, un autre couple et trois brésiliens. Notre guide, Enrique, check la météo avant que nous partions. Les conditions ont l’air bonnes, le ciel est dégagé et le temps est clair mais il nous met en garde : à cette période de l’année, la météo est très incertaine et le temps change rapidement, du coup, il ne peut pas nous assurer à 100% que nous pourrons arriver au sommet. Au moins, nous sommes prévenus.

C’est dans la neige que nous attaquons l’ascension, et 1800m de dénivelé nous attendent avant d’arriver au sommet… ça fait une trotte ! Toutefois, nous apercevons le sommet du volcan, c’est motivant. Et puis nous sommes bien équipés : guêtres et pantalons imperméables, veste chaude, bonnet, sans oublier, crampons et piolet, on croirait qu’on part en expédition ! Enfin, ne nous enflammons pas trop vite, pour le moment, les crampons et le piolet sont bien au chaud dans le sac, le guide ne nous a pas demandé de les mettre (d’ailleurs, il ne nous a même pas expliqué comment les utiliser… étrange). Très vite, le groupe se scinde en deux, nous quatre devant, et le couple et les brésiliens derrière avec l’assistant-guide. Au bout de 30 min à peine, le couple décide d’abandonner… ça commence bien ! Du coup, ils redescendent au parking et nous continuons.

Le paysage est vraiment superbe avec toute cette neige, on ne se croirait pas sur un volcan ! Heureusement que le cratère tout là-haut et les fumeroles qui s’en échappent nous rappellent que si, nous sommes bien sur un volcan ! En fait, nous marchons au milieu des remontées mécaniques car l’hiver, le volcan se transforme en station de ski. Un peu plus loin, deux des trois brésiliens décident de s’arrêter à leur tour. Ils nous expliquent que c’est la première fois qu’ils voient la neige et que c’est vraiment trop dur pour eux… tu m’étonnes ! Dommage que le guide ne les aient pas mis en garde un peu plus tôt. Jeff, le troisième brésilien, décide de poursuivre un peu avec nous.

Devant nous, un groupe d’une quinzaine de personnes trace le parcours et nous n’avons qu’à suivre leur passage et à marcher dans leurs traces. Nos pieds s’enfoncent facilement de 30cm dans la neige… c’est fatiguant. Nous faisons peu de pause, car le temps presse. Avec toute cette neige, nous avançons plus doucement et il ne faut pas que nous trainions trop si nous voulons avoir une chance d’arriver au sommet. Un peu plus haut, Jeff décide de faire demi-tour lui aussi, il n’en peut plus. Il ne reste donc plus que Enrique (le guide) et nous quatre. Enrique passe devant l’autre groupe, et désormais c’est lui qui fait la trace dans la neige, suivi d’Olivier. Plus nous avançons, plus les conditions sont difficiles, il y a de plus en plus de neige et le vent commence à se lever. Nous nous aidons du piolet pour ne pas glisser car à certains endroits, il y a des plaques de glace sous la neige. Le piolet s’enfonce entièrement dans la neige, il doit y avoir plus de 60cm. Nous avons de la neige jusqu’aux genoux… ça devient épuisant. Chaque pas coute un peu plus d’effort et de fatigue, et le cratère nous semble encore loin !

La distance se creuse petit à petit entre Enrique, Olivier et nous. Nico reste derrière avec Lolotte et moi pour nous encourager et le guide nous répète une fois de plus qu’il faut qu’on essaie d’avancer un peu plus vite si nous voulons arriver au sommet à temps. Il est inquiet à cause du vent, qui souffle de plus en plus fort. Pas facile d’accélérer, nous sommes déjà au max ! Le groupe derrière nous, qui était une quinzaine initialement, ne sont plus que 7, la moitié d’entre eux à abandonné en court de route ! Finalement, Nico rejoint Enrique et Olivier pour tenter coût que coûte d’arriver au sommet… pour Lolotte et moi, les chances diminuent. Nous marchons avec l’autre groupe qui avance plus doucement, et puis de toute façon, nous ne pouvons pas aller plus vite. Le vent souffle désormais vraiment fort, et des rafales de neige vient s’écraser contre notre visage… les conditions deviennent vraiment extrêmes, limite dangereuses. Enrique, Olivier & Nico doivent être 100m devant nous, ils doivent vraiment être tout proches de l’arrivée… Seulement voilà, la météo n’aura pas tourné en notre faveur, et Enrique prend la décision d’arrêter l’ascension. Le vent souffle beaucoup trop fort et il devient impossible d’avancer. Les conditions sont extrêmes mais à moins de 60m de l’arrivée et après tous ces efforts, c’est quand même décevant. Pas facile de prendre la décision d’interrompre si proche du but, mais comme on dit, il faut savoir rester humble face à la montagne !

Pour Lolotte & moi, c’est déjà une belle victoire d’être arrivé jusqu’ici, car nous n’avions jamais fait ce genre d’ascension auparavant, et les conditions d’enneigement étaient vraiment dures. Par contre, pour les garçons, c’est une plus grosse déception car eux auraient vraiment voulu arriver au sommet. Tant pis, ce sera pour une autre occasion. Nous attaquons la redescente, beaucoup plus rapide que la montée. Le guide marche loin devant nous, sans trop se préoccuper de nous… il est un peu bizarre. Nous glissons, tombons dans la neige, nous relevons, continuons de descendre, tout en faisant quelques pauses pour prendre des photos. Nous n’en voyions plus le bout de cette descente, on a l’impression que ça n’en finit jamais !

De retour à Pucon, nous avons la bonne surprise de découvrir que Luis et Veronica (sa femme) nous ont préparé un super repas. La table est mise pour nous et un festin de roi nous attend : viande grillée, salades composées, riz & vin rouge… On se régale avec eux ! Après ça, douche et sieste, et ce soir, nous nous couchons tôt, on est complètement HS !

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