Nous avons rdv à 9h30 avec Rajesh pour qu’il nous emmène voir l’école qu’il a créée et que nous parrainons. Nous avalons notre petit dèj tout en pensant aux moments que nous allons passer avec les enfants puis nous nous dirigeons vers notre point de rdv. Rajesh nous récupère puis nous filons vers l’école, située à une dizaine de kilomètres de Bodhgaya, en plein milieu des rizières.
L’école
Les rizières autour de l’école
Rajesh a 31 ans et au départ, il travaillait dans un hôtel. Un jour, il en a eu assez de voir autant de misère autour de lui et il a rencontré à Bodhgaya un français vivant a Strasbourg avec qui il a sympathisé. Il lui a parlé de son projet de vouloir aider les enfants défavorisés (les enfants issus des basses castes qui n’ont pas la chance de pouvoir aller à l’école) et celui-ci a décidé de soutenir son projet. C’est ainsi qu’à 23 ans, Rajesh a commencé la construction d’une école destinée a scolariser, nourrir et suivre médicalement les enfants afin de venir en aide a la population des villages défavorisés de la région de Bodhgaya. L’école a vu le jour en 2003 et accueille désormais 280 enfants issus des basses castes. Ces enfants habitent dans de petits villages situés autour de l’école. Certains d’entre eux sont orphelins, dans ce cas, ils vivent chez d’autres membres de leur famille. Certaines jeunes filles, âgées de seulement 13 ans, sont déjà mariées ! Mais Rajesh insiste auprès de leur famille pour qu’elles continuent d’aller à l’école. Chacun des enfants a un parrain qui moyennant une contribution de 20 euros/mois permet de financer la scolarisation de l’enfant (de la maternelle à la classe X, selon le système scolaire britannique) et le fonctionnement de l’école. Ainsi, chaque enfant bénéficie d’une scolarisation entièrement gratuite.
Lorsque nous arrivons à l’école, tout est calme, les enfants sont en classe. On entend simplement la voix des instituteurs par les fenêtres ouvertes et les enfants réciter leur leçon. Rajesh nous offre un thé d’accueil et quelques minutes plus tard, nous faisons connaissance avec Pravila (notre filleule) qui est venue nous apporter un collier de fleurs… Nous sommes vraiment émus en la voyant, nous qui attendions ce moment depuis longtemps ! Pravila a 12 ans et elle étudie en classe I. Elle est un peu en retard par rapport à son âge (les enfants de son âge sont normalement en classe III) car elle a commencé l’école tardivement.
Rajesh nous emmène ensuite faire un tour pour visiter l’école et les classes. L’école est vraiment particulièrement propre et bien entretenue. Les classes sont lumineuses et le mobilier est en bon état. Il n’y a pas plus d’une vingtaine d’enfants par classe (sauf pour les maternelles) ce qui permet aux enfants d’étudier dans de bonnes conditions. Dès que nous passons dans une classe, les enfants se lèvent et nous saluent, ils ont l’air content de nous voir ! Nous nous présentons et expliquons ce que nous faisons et pourquoi nous sommes là. Les instits traduisent en hindi ce que nous disons car les enfants ne comprennent pas tous l’anglais.
La classe des petits
Nous laissons les enfants étudier tranquillement puis Rajesh nous emmène faire un tour du côté de l’école de couture. Cette école est destinée aux jeunes femmes issues des villages défavorisés dans le but de leur apprendre un métier : la couture. Des stages de 6 mois sont dispensés gratuitement à ses femmes. Elles sont en plein travail et nous pouvons voir certaines de leurs réalisations.
Nous visitons ensuite le dispensaire et rencontrons le médecin qui est en pleine consultation. Le médecin a une assistante qui est là pour l’aider notamment lorsque les consultations sont destinées aux jeunes filles. Derrière le bureau du médecin se trouve une petite armoire à pharmacie, celui-ci distribue les cachets au patient. Nous ne le dérangeons pas plus longtemps car il y a du monde dans la salle d’attente et retournons vers l’école.
A 11h, la cloche sonne. C’est l’heure de la pause déjeuné. Les enfants sortent en rang et en silence de leurs classes et se dirigent vers le réfectoire. Ils commencent par aller récupérer un verre qu’ils vont ensuite remplir aux lavabos. Puis ils retournent s’asseoir dans le réfectoire, en rang. Nous sommes impressionnés par la discipline et le calme qui règnent ! On n’en entend pas un broncher ! Ensuite, les enfants se dirigent par petits groupes vers le service et un plateau leur ait donné avec un thali (plat indien à base de riz). Les enfants retournent s’asseoir à leur place et mangent assis par terre.
Une fois le repas avalé et la séance brossage de dents terminée, les enfants filent jouer dans la cour de récréation. Il y a de nombreux jeux disponibles : balançoires, toboggans, ballons, cordes à sauter, jeux de société. Les garçons préfèrent le foot tandis que les filles préfèrent les jeux plus calmes comme la balançoire ou la corde à sauter. Les jeux de société ont aussi beaucoup de succès ! Nous en profitons pour passer un moment avec Pravila sur la balançoire. Elle est plutôt calme et intimidée et comme elle ne parle pas anglais, on a parfois du mal à communiquer mais les instituteurs traduisent pour nous. Pravila à 4 frères et 2 sœurs. Deux d’entre eux sont dans la même école et elle vient nous les présenter. Nous leur montrons les photos de nos familles et de nos villages que nous avons apportés et ils sont tous très intéressés !
Séance brossage de dents
… avant d’aller jouer !
A gauche de la balançoire, c’est Pravila
La cour de récréation
Tous autour de Nico pour voir les photos !…
Aux alentours de midi, la cloche sonne de nouveau pour indiquer la reprise des cours ! Les enfants rangent leurs jeux et se dirigent vers leurs classes. Nous en profitons pour aller faire un tour à pied dans un petit village à côté de l’école, dans lequel vivent pas mal d’enfants de l’école. Le village est particulièrement pauvre, les gens habitent dans des maisons en pisée, sans eau courante ni électricité. Ils vivent principalement de la culture du riz. Beaucoup d’enfants trainent dans le village au lieu d’être à l’école. En effet, leurs familles n’ont pas les moyens de les scolariser… Malgré toute leur misère, ces gens restent très souriants et extrêmement généreux. Ils sont un peu surpris de nous voir dans le village mais sont aussi content que nous nous intéressions à eux.
De retour à l’école, c’est la fin des classes ! Après avoir remis leurs chaussures, les enfants prennent la direction de la sortie avec leur petit cartable. Pas de mamans à la sortie, les enfants rentrent tous seuls chez eux à pied car ils habitent tous dans les villages aux alentours. On reste au portail pour les regarder partir, ils nous disent tous « bye bye » et nous font des coucous… on est un peu triste de les quitter.
On a vraiment passé une journée inoubliable avec eux, c’était un moment que nous attendions depuis longtemps, un des temps forts de notre voyage autour du monde et nous sommes vraiment ravis d’avoir pu rencontrer toutes ces petites bouilles souriantes ! Les enfants semblent épanouis et heureux, l’école est propre et bien entretenue et des projets sont en cours pour agrandir le bâtiment afin d’accueil plus d’enfants ! Si par hasard vous souhaitez plus d’infos sur cette association, voici le lien vers le site : www.ueabg.fr (en Inde, cette association s’appelle « Tara Helping Education Society »).
Le soir, nous sommes invités à diner par une famille indienne ! Décidemment, que de bons moments vécus ici à Bodhgaya ! Nico a sympathisé dans la rue avec Rohit, un des jeunes garçons de la famille âgé de 10 ans et celui-ci lui a proposé de venir chez lui. Nico a donc commencé par faire un tour dans la famille de Rohit en fin d’après-midi, a rencontré les différents membres de la famille puis finalement ceux-ci nous ont invités à diner chez eux le soir-même! Nous sommes allés acheter de quoi boire et quelques fruits histoire de ne pas arriver les mains vides puis nous sommes retournés dans la famille. Rohit vit avec ses trois frères et ses deux sœurs, son père ainsi que son grand-père âgé de 105 ans !! Sa plus grande sœur a seulement 20 ans, elle est mariée depuis 6 ans et a un petit garçon de 5 ans… la dure réalité des jeunes filles en Inde. Elle vit désormais avec la famille de son mari dans le Jharkhand, à 500 km de là. La maison est minuscule, toute la famille vit dans une pièce unique qui sert à la fois de cuisine, de chambre et de pièce pour manger. Le grand-père dort dehors sur une paillasse ! Nous mangeons des légumes aux curry avec des chapatis, assis en tailleur sur le lit familial. La famille ne mange pas en même temps que nous, il reste avec nous pendant que nous mangeons mais c’est normal, c’est comme ça que ça se passe en Inde. Ces gens sont vraiment adorables, dotées d’une profonde gentillesse et d’une énorme générosité, alors qu’ils n’ont rien… Nous finissons la soirée à jouer au « ludo », c’est comme un jeu des petits chevaux. J’ai même droit à une séance de vernis, dispensée par une des filles de la famille ! Un beau vernis violet qui brille, magnifique !
Nous passons avec eux une soirée inoubliable, un vrai moment de partage avec cette famille… On est pas près d’oublier ces moments !