Jours 10 à 13 : l’épopée de notre voyage à bord du transsibérien…

Jours 10 à 13 : l’épopée de notre voyage à bord du transsibérien…

Du 13 au 16 septembre 2011

… ou comment passer 86h17m dans un train (soit 3 jours et 15h) et parcourir 5192 km à travers la pampa russe et la Sibérie pour rejoindre Irkutsk près du lac Baïkal !

J9_TransmongolienNotre train, c’est celui de 00:35

Nous sommes en voiture 3 !

Jour 1, 00h35 : nous montons à bord du train, la Provodnista  (hôtesse de train) passe dans le wagon et contrôle nos billets puis elle nous distribue une paire de draps et une serviette de toilette. Nous faisons connaissance avec nos voisins : deux russes, deux vrais russes. Ils occupent les couchettes justes en dessous des nôtres. A peine le train parti, ils sortent leur bouteille de Vodka et commencent à enchainer les verres en alternant avec une gorgée de 7up… impressionnant ! Puis ils étalent sur la table leur repas du soir (tomates, poulet grillé, œufs durs, charcuterie,…) et nous propose gentiment de partager avec eux. Il est maintenant 1h30 du matin, nous refusons poliment, nous faisons notre lit et filons nous coucher.

Notre fournisseur officiel d’eau chaude

Jour 1, 10h : nous nous réveillons tout doucement. Dehors, le paysage défile, c’est la campagne. Les couleurs de l’automne commencent à apparaître sur les arbres. De temps à autre, le train s’arrête dans de petites gares en plein milieu de la pampa russe. Nous trainons un peu au lit puis nous nous levons.

Jour 1, midi : Nous profitons d’une halte un peu plus longue pour mettre un peu le nez dehors et nous dégourdir les jambes sur le quai. Des grands-mères, surnommées en russe « babouchka » vendent de quoi manger : petits pains fourrés, fruits, œufs durs,… Puis le train repart. Nos voisins russes nous laissent la table afin que nous puissions déjeuner. Ils ont l’air gentil, mais la barrière de la langue nous empêche de mieux les connaître. Nous mangeons des ravioles russes que nous avions préparés la veille à l’auberge de jeunesse.

Jour 1, 15h : nous rejoignons nos couchettes pour bouquiner un peu et faire la sieste. Tout le monde vaque à ses occupations : cartes, musique, sieste… le wagon est calme.

Petite sieste ! Pas beaucoup de place, mais on s’y fait !

Jour 1, 19h : nous faisons une halte en gare de Kirov : on en profite pour acheter de l’eau fraiche dans un boui-boui juste en face des quais. Pour y accéder, pas d’autre moyen que de traverser les rails… tout le monde fait comme ça, alors nous aussi !

Jour 1, 21h : après avoir préparé un article  pour le blog et regardé nos photos de Moscou, nous mangeons puis nous nous couchons tôt ! Le roulement du train nous berce, nous nous endormons facilement.

Jour 2, 9h : Nous sommes réveillés par du bruit dans le wagon. Nos voisins russes sont partis. Nous découvrons nos nouveaux voisins : une Babouchka et un jeune garçon d’une vingtaine d’années. Sa mère l’aide à installer ses bagages dans le train et nous braille quelque chose en russe. Nous comprenons qu’il faut qu’on enlève nos sacs du coffre pour que son fils puisse y mettre ses affaires, tant pis pour nos sacs, on doit trouver une autre place mais apparemment la vieille s’en fout, ce n’est pas son problème… vive la mentalité ! On sort prendre un peu l’air sur le quai. Il tombe quelques gouttes de pluie. Nous tentons de déchiffrer le nom de la gare. Nous sommes à Iekaterinbourg.

Jour 2, 10h30 : nous discutons avec nos nouveaux voisins. Le jeune garçon s’appelle Anton, il parle plutôt bien anglais et nous traduit ce que les autres disent. Ils nous demandent d’où nous venons et où nous allons. On leur explique notre voyage. Anton a l’air très croyant, il fait plusieurs fois son signe de croix et a emmené avec lui une petite bible. La babouchka en face de lui a l’air adorable, elle est très souriante et a les yeux rieurs. Nous faisons une toilette de chat. Dehors, le paysage continue de défiler, nous progressons lentement vers notre destination…

Petite maison sibérienne

Jour 2, 14h30 : nous avons la chance d’avoir l’unique prise électrique du wagon juste à coté de nos couchettes. Les autres passagers viennent à tour de rôle faire recharger leurs appareils. La babouchka n’arrête pas de discuter avec Anton, on ne sait pas ce qu’elle lui raconte mais quelle piplette !

Jour 2, 18h : Après avoir fait une sieste et regardé un film sur l’ordi, nous nous levons. Sans le savoir, nous nous apprêtons à passer une soirée unique avec nos compagnons de voyage russes. L’un d’entre eux, Jenia, me propose (Véro) de me joindre à eux pour jouer aux cartes. Ils sont 4 et occupent les couchettes justes à côté des nôtres. Je neconnais pas les règles de leur jeu, mais j’accepte quand même ! Ils ne parlent russe mais heureusement l’un d’eux, Sasha, parle quelques mots d’anglais et parvient à me traduire ce que les autres disent. A tour de rôle, ils m’aident à jouer en me montrant quelles cartes je dois poser sur la table. Nico se joins à nous. Petit à petit, nous faisons connaissance avec eux. Sasha, Tania, Jenia, Ivan, Anton et la babouchka (la grand-mère dont on ne connaît pas le nom). Nous leur expliquons que nous sommes français et que nous sommes partis pour un an voyager autour du monde. Puis nous leur montrons des photos de nos familles, amis, maisons en France,… certains d’entre eux ne se connaissent pas mais ils commencent à parler les uns avec les autres. Dans le pur respect de la tradition russe, nous leur proposons de trinquer à la Vodka ! Sasha et Tania acceptent et les autres déclinent poliment. Jenia nous explique qu’il a arrêté de boire de l’alcool depuis deux ans. Nous supposons qu’il devait être alcoolique. Le train s’arrête, nous descendons sur le quai avec eux. Ils commencent à parler de nous aux autres passagers… on est devenu l’attraction du wagon en un rien de temps ! Nous découvrons vraiment l’hospitalité à la russe ! Nous sommes maintenant en Sibérie, l’air s’est nettement rafraichi. Un alcoolique fait tomber quelque chose sur les rails, il se jette sous le train pour le ramasser et remonte sur le quai en titubant… bienvenue en Sibérie !!

Jour 2, 22h : une fois le train reparti, nous poursuivons la soirée avec Tania, Sacha, Anton et la babouchka. Nous discutons de tout et de rien, de la vie en Russie et en France, de nos familles et même de politique !… Nous échangeons nos coordonnées et prenons des photos tous ensemble afin d’immortaliser ces bons moments. Ils partagent avec nous un énorme melon qui vient d’Ukraine, on le déguste tous ensemble, comme si nous étions une petite famille pour un soir… comme dirait Tania : « Nous avons commencé avec de la Vodka, nous finissons avec du melon ! ». Elle nous fait bien rire ! Au hasard d’une conversation, nous faisons la connaissance d’une dame russe qui parle français. Elle nous entend parler français dans le wagon et se joint à notre conversation. Elle nous explique qu’elle a essayé de venir en France a plusieurs reprises mais que son visa lui a été systématiquement refusé sous prétexte que l’Etat français avait peur qu’elle s’y installe de manière définitive… bravo ! Belle image de la France…

Nos compagnons de voyage russes ! (de g. à d. : Véro, Babouchka, Sacha, Anton, Tania)

Jour 2, minuit : il commence à se faire tard, il est plus de minuit, tout le wagon dort paisiblement et nous décidons d’aller nous coucher à notre tour. Nous sommes vraiment ravis d’avoir pu partager cette soirée avec ces gens vraiment adorables et chaleureux, et c’est la première fois que nous avons vraiment pu sympathiser avec des russes car d’habitude, la barrière de la langue nous empêchait de communiquer. Cette soirée restera marquée dans nos esprits !

Jour 3, 7h : Le train s’arrête à Novossibirsk : Tania, Anton et la babouchka descendent là. Nous leur disons aurevoir. Nous sommes un peu nostalgiques de les voir s’en aller alors que nous, nous poursuivons notre route.

Jour 3, 10h : c’est au tour de Sacha de descendre du train, à Keremovo. Dehors, le paysage est sublîme, il fait grand beau. Les couleurs d’automne des arbres se détachent sur le ciel bleu, mélange de jaune, d’orange, de rouge et de vert. De temps à autre, nous croisons un petit village et on essaie de s’imaginer la vie ici en plein hiver, dans le froid et avec de la neige partout… ça ne doit pas être évident tous les jours…

Jour 3, 13h : le train s’enfonce progressivement dans les vastes étendues de la Sibérie, on découvre des forêts à perte de vue… sous un ciel toujours aussi bleu. C’est splendide.

Jour 3, 15h : nous avons une nouvelle voisine de couchette. Une dame pleine de tocs qui ne sent pas très bon (pour ne pas dire mauvais). Elle prend soin de ranger ses papiers dans un vieux sachet de chips puis de mettre son sac à main dans un sachet plastique qu’elle ferme avec un gros nœud… bizarre ! Elle se crache dans les mains pour nettoyer ses chaussettes et fait la même chose pour nettoyer la petite table qui sépare les couchettes… mmh appétissant ^^!  Il va falloir qu’on s’y fasse car c’est notre nouvelle  colocataire de couchette pour notre dernière nuit !

Jour 3, 18h : la lumière du soleil a laissé sa place aux couleurs du soir… le ciel s’est tenté de rose et on distingue la lune éclairée tout au bout du ciel. Il fait nuit beaucoup plus tôt car nous perdons des heures au fur et à mesure que nous avançons vers l’est. Mais nous avons laissé nos montres à l’heure de Moscou. Nous distinguons les fenêtres éclairées des maisons… c’est une vision d’une beauté sereine. On tente de prendre quelques photos à travers les vitres du train mais ça ne rend rien… on gardera ça ancré dans nos mémoires, tout simplement !

Jour 3, 22h : nous nous apprêtons à passer notre dernière nuit à bord du transsibérien. On commence un peu à se lasser de nos couchettes pas très confortables mais on se dit que demain, on pourra dormir dans de vrais lits ! Nous arriverons à Irkutsk, avec 5h de décalage horaire par rapport à Moscou et 7h par rapport à la France.

Boui-boui sur les quais pour faire quelques provisions !

Jour 4, 14h40 : le train s’arrête en gare d’Irkutsk à l’heure prévue. Nous prenons une photo souvenir avec notre provodnista et nous nous mettons en route pour rejoindre notre nouvelle auberge de jeunesse. Après 4 jours consécutifs dans le train, on est content de marcher et de prendre l’air ! On se réjouit à l’idée de prendre une bonne douche et de dormir dans un vrai lit ! Nous nous dirigesons donc à pied à notre auberge de jeunesse, située dans le centre d’Irkutsk…

Jour 4, 20h (heure locale) : nous arrivons tout content devant la porte de l’auberge. On sonne. Pas de réponse. On sonne à nouveau. Toujours pas de réponse. On essaie d’appeler mais le numéro ne fonctionne pas… On se décide à sonner à la porte d’un voisin qui nous dit que l’auberge a changé d’adresse… chouette ! Ca commence bien ! Nous décidons de nous rendre dans une autre auberge, Baikaler, tenue par un ancien guide du Lonely Planet. On se dit qu’il pourra surement nous aider. Arrivés au Baikaler, une jeune fille nous ouvre la porte. Nous lui expliquons notre problème et elle se démène pour nous trouver un autre logement. Après plusieurs coups de fils, elle finit par nous trouver une place au Nerpa Backpapers, situé à quelques minutes. Nous nous y rendons sans tarder, l’accueil est chaleureux. Nous prenons possession de nos deux lits en dortoir de 6 avant de prendre une bonne douche et manger un morceau. Finalement, tout est bien qui finit bien !! Demain, nous partirons visiter la ville.

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