Jours 109 à 112 : Escapade en moto dans la région du Triangle d’or…

Jours 109 à 112 : Escapade en moto dans la région du Triangle d’or…

 Du 21 au 24 décembre 2011

J109à112_Nord Thaïlande

Heureux sur notre scooter, pour un roadtrip au nord de la Thaïlande !

Voici notre itinéraire en moto dans le triangle d’or (circuit de 3 jours / 3 nuits en moto) :

Chiang Raï -> Mae Salong -> Doi Tung -> Mae Sai -> Sop Ruak -> Chiang Saen -> Chiang Raï -> Chiang Khong

En route pour Chiang Raï ! (21 déc 2011)

Ce matin, nos routes se séparent officiellement avec Sophie et Vincent… c’est triste ! Après des aurevoirs plutôt matinaux, nous rejoignons la station des bus, direction Chiang Raï (tout au nord du pays)… 9h de bus nous attendent, youpii :-s !

Nous arrivons à la gare routière de Chiang Raï en milieu d’après-midi et prenons un tuk-tuk qui nous emmène au centre-ville. Une fois installés dans notre guesthouse, nous nous occupons de louer notre moto… et oui, car dès demain, nous partirons pour quelques jours d’escapade à travers le triangle d’or. Après ça, nous faisons un saut dans une pharmacie pour trouver des gouttes pour l’oreille de Nico (qui s’est choppé une ottite dans les îles du sud en snorkelling…) puis nous partons faire un tour dans la ville. A première vue, Chiang Raï n’est pas une ville très attrayante, il n’y a aucun charme particulier mais disons que c’est un bon point de départ pour l’exploration du Triangle d’Or. Nous déambulons entre les allées du marché couvert, c’est plein de tout et de rien (et surtout de n’importe quoi !) : beaucoup de babioles et aussi des stands de nourriture… qui vendent de super gauffres, fourrées à la noix de coco et aux raisons secs, pour le plus grand bonheur de nos petits estomacs gourmands ^^!

Petit marché de Chiang Raï

Notre stand de fruits

Après ça, retour à la guesthouse. La température a nettement diminué et on a ressorti les pulls, les vestes et les chaussures fermées… que voulez-vous, c’est ça, le nôôôôrd ^^ ! Après le diner, nous préparons nos petits sacs pour les 3 prochains jours et filons nous coucher… tôt !

Chiang Raï – Mae Salong et rencontre des ethnies montagnardes (22 déc 2011)

Nous nous réveillons de bon matin, prenons notre petit dej’ puis enfourchons notre magnifique békane rouge, l’aventure commence ! Nous avons désormais 3 jours devant nous pour explorer la magnifique région montagneuse du Triangle d’Or. Petite minute culturelle, qu’appelle-t-on exactement le “triangle d’or” ? Le Triangle d’Or, que l’on appelle aussi “région des trois frontières”, est une vaste zone montagneuse où se rejoignent trois frontières : celles du Laos, du Myanmar (Birmanie) et de la Thaïlande. Ces trois frontières sont délimitées par deux rivières : la Nam Ruak qui sépare la Thailande et la Birmanie ; et le Mékong, qui sépare la Thailande et le Laos. La zone est composée de villages richement boisées et d’une multitudes d’ethnies montagnardes (akhas, karen, lahu,…). Ces tribus d’origine chinoise ou birmane ont fui leur pays d’origine pour venir cultiver le pavot (opium) sur les terres fertiles du nord de la Thailande. Nous sommes particulièrement curieux de découvrir ces différentes ethnies et d’en apprendre davantage sur leurs cultures respectives.

La première étape de notre escapade en moto est le village de Mae Salong, situé à environ 1h30 de moto depuis Chiang Raî, par une route particulièrement sineuse mais très belle, qui sillonne à travers des collines verdoyantes et offre de très beaux point de vue. Nous commençons également à traverser quelques villages et croisons une population bien différente que celle que nous avons cotoyer jusqu’à présent.

Nous arrivons à Mae Salong, une petite ville qui fait beaucoup penser à la Chine, avec ses nombreuses lanternes rouges et or accrochées aux maisons. Le village constitue une bonne base pour explorer la région et l’ambiance y est particulièrement sereine et détendu. Nous nous installons dans une guesthouse tenue par une famille du coin (100 Bhat la nuit, le moins cher qu’on ait eu !!). Le responsable de la guesthouse nous remet une sorte de carte (qui ressemble davantage à un schéma dessiné à la main, qu’à une vraie carte !) et nous explique les principaux point d’intérêts aux alentours et il nous indique les chemins à suivre pour parvenir aux villages des tribus montagnardes. Nous enfourchons à nouveau la moto et commençons par grimper jusqu’à un temple perché au sommet d’une colline, qui offre un point de vue magnifique sur la vallée en contrebas, les collines verdoyantes, les petits villages et les plantations de thé.

Le temple

La vue depuis le sommet de la colline

Plantations de thé et village

Après ça, nous redescendons à Mae Salong pour manger avant de partir à pied dans le but de rejoindre un village Akha. Nous parvenons au village après 1h de marche et découvrons tout un tas de maisonnettes en bois et en bambou construites sur pilotis, et recouvertes d’un épais toit d’herbes sèches. Les femmes akha sont particulièrement belles dans leur tenue traditionnelle : elles portent une coiffe ornées de perles, de plumes et de pendentifs en argent. Nous tentons de communiquer avec elle, mais bien entendu, c’est très compliqué ! Elles ne parlent même pas le Thaï et donc encore moins l’anglais. Les Akhas sont originaires du tibet et font partie des ethnies les plus pauvres.

Habitations Akha

Villageoise Akha

Après avoir un petit tour dans le village où nous ne croisons pas grand monde, nous rebroussons chemin et retournons chercher la moto pour explorer les prochains villages (les distances sont particulièremet longues à pied !). Après avoir traversé un village lahu et un chinois, nous parvenons à proximité des plantations de thé. Nous posons de nouveau la moto et partons faire un tour à pied à travers les rangées de plantations de thé, qui sont cultivées en cascade à flanc de collines.

Femme Yellow Karen

Pour clôturer cette journée, nous décidons de nous rendre dans un dernier village, situé à une vingtaine de km de Mae Salong, et dans lequel nous pourrons rencontrer 3 ethnies différentes qui cohabitent dans le même village, dont l’une d’entre elles sont les “padaung”, également appelées “femmes-girafes”, en raison de leur long cou. Arrivés au village, les premières personnes que nous rencontrons sont des “yellow lahu”. Les femmes sont reconnaissable à leur veste rouge et noire, qu’elles portent sur une jupe étroite. Elles portent également de gros anneaux dans les oreilles, facilement reconnaissable !

Puis nous rencontrons ensuite les femmes Padaung, qui appartiennent à la tribu des Karen (minorité ethnique tibéto-birmane). Les femmes Padaung sont également appelés “longneck” ou “femmes-girafes” en raison de leur long cou. En effet, ces femmes portent une sorte d’épais collier-spirale en laiton, enroulé autour de leur cou. C’est à l’âge de 5 ans que les fillettes reçoivent leur premier collier spirale, et celui-ci est remplaçé par une spirale plus longue au fur et à mesure de leur croissance, permettant au cou de s’allonger. A l’age adulte, le collier peut peser plus de 4 kg… A première vue, nous étions vraiment choqués de voir ça, comme s’il s’agissait d’une sorte de torture, mais en réalité, ces femmes sont particulièrement souriantes et ont l’air heureuse de cette manière. Cela fait simplement partie de leur identité culturelle qui se perpétue de génération en génération. Ce qui nous a un peu plus dérangé, c’est surtout le fait que les villages Padaung se transforme en attractions touristiques, et les gens veulent à tout prix voir des femmes-girafe, sans chercher à en apprendre plus sur leur culture… dommage. Nous discutons un moment avec l’une d’entre elle qui par chance, comprend quelques mots d’anglais ! Elle nous explique que son collier pèse 4kg et nous présente sa fille de 12 ans, qui elle aussi porte son collier-spirale. Nous essayons de lui demander quelle est l’origine de ce collier, mais elle semble ne pas comprendre la question. En farfouillant un peu sur Internet par la suite, nous n’en apprendrons pas plus car il semblerait que l’origine de cette coutume soit assez floue.

Yapa Village

Collier-spirale portée par les femmes Padong

Femmes et jeunes filles Padong

Enfin, la dernière ethnie que nous rencontrons sont les Kayah Karen (ou Karen rouges) qui à la différence des Padaung ne portent pas de collier-spirale autour de leur cou.

Après toutes ces rencontres, la nuit tombe et nous faisons demi-tour !

Mae Salong – Chiang Saen via le Triangle d’or (23 déc 2011)

Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons un petit dej au soleil sur la terrasse de notre guesthouse, plutôt sympa pour un 23 décembre !

Puis nous remballons nos affaires et repartons à nouveau car nous avons de la route ! La première étape du jour consiste à rejoindre la ville de Mae Sai en passant par le Doi Tung, le point culminant de la région qui culmine à environ 1500 m.

Seulement voilà, tout ne se passe pas toujours comme prévu (ce serait pas rigolo sinon!) et la moto nous fait des siennes : nous crevons en plein milieu d’une route de montagne… le pneu est à plat, impossible de repartir et nous semblons loin de tout ! Par chance, nous croisons un gentil monsieur qui nous fait signe que le prochain village est à 1km… ouf ! Nous parcourons donc 1km à pied, Nico pousse le scooter et heureusement, ça descend tout le long. Arrivés au village, nous arrêtons un 4×4 pour lui demander de l’aide. Le gars est vraiment adorable et il nous aide bien plus que ça, je dirais même, il nous sauve ! Il charge le scooter à l’arrière de son 4×4 et nous conduit jusqu’à un garage ! Il a l’air vraiment ravie de pouvoir nous aider et nous le remercions 1000 fois pour sa gentillesse… les gens ici ont vraiment le coeur sur la main.

La panne !

Notre sauveur ! 

Et c’est reparti !

Une fois le scooter réparé (nous voilà allégés de 100 Bhat, autant dire rien du tout !), nous voilà repartis en direction du Doi Tung. Nous suivons une route très boisée et grimpons jusqu’à un temple duquel nous sommes censés avoir un beau panorama. Malheureusement, le ciel est voilé et nous ne voyions pas grand-chose, mais le temple est plutôt joli. Pour la petite histoire, c’est un lieu de culte important puisqu’un des chedi renfermerait une clavicule de Bouddha ! Nous pouvons y voir également l’empreinte de son pied qui symboliserait son passage à cet endroit.

Le gardien du temple 

Après une pause déjeuner dans une petite gargotte bien sympathique, nous poursuivons notre route en nous arrêtant par ci par là pour admirer les somptueux paysages. Nous passons à travers de nombreux check-point, où des militaires armés nous demandes où nous allons. La région est très controlée à cause des importants trafics d’opium et quand on voit à quel point la forêt est vaste et la jungle épaisse, on se dit que c’est un peu comme chercher une épine dans une botte de foin !

Nous arrivons un peu après à Mae Sai, qui est un gros bourg frontalier entre la Birmanie et la Thailande. L’endroit n’a absolument rien d’exceptionnel et est surtout fréquenté par des locaux qui font la navette entre les deux pays. Après une pause café-pancake, nous grimpons jusqu’à un petit temple d’où nous avons une belle vue sur la Birmanie et la frontière entre les deux pays… mais nous ne trainons pas plus longtemps et repartons rapidement !

Vue coté birman

Finis les routes de montagnes sinueuses et abruptes, nous rejoignions une route goudronnée toute neuve… et toute droite ! Peu de temps après, nous arrivons à Sop Ruak, c’est à cet endroit précis où l’on peut voir les trois frontières se rejoindre, au niveau du confluent entre la Nam Ruak et le Mékong… nous grimpons jusqu’au promontoir d’où nous apercevons effectivement les trois pays : nous sommes en Thailande, devant nous, le Mékong qui sépare le Laos (à droite) et le Birmanie (à gauche)… splendide et plutôt légendaire comme endroit !

Vue sur Mékong (centre), Birmanie (gauche), Laos (droite)

Hormis ça, le village de Sop Ruak ne présente aucun intérêt donc nous poursuivons jusqu’à Chiang Saen, charmant petit village sur le bord du Mékong. C’est comme un petit bout du monde où les touristes ne se bousculent pas ! Nous déposons nos affaires dans une chambre avant de filer à pied le long du Mékong pour admirer le coucher du soleil. L’endroit est particulièrement calme et serein… ça fait du bien !

Le soir, nous dinons autour d’une table basse installée au bord du Mékong, nous sommes assis sur une natte en paille de riz ! Il y en a des dizaines comme celles-ci installées tout le long du fleuve par des petits vendeurs ambulants. Nous nous régalons d’un poisson cuit au barbecue dans une grosse tige de bambou, que nous mangeons avec du riz gluant… une vraie merveille locale !

Chiang Saen – Chiang Raï et départ pour Chiang Khong (24 déc 2011)

Aujourd’hui, c’est notre dernier jour dans le triangle d’or… et en Thailande ! Après le petit dej, nous plions bagages et prenons le chemin du retour, après nous être de nouveau arrêtés au sommet d’une colline qui offrait une jolie vue !

Vue sur Mékong et Laos

Pagode au sommet de la colline :

Sur le chemin du retour, nous avons droit de nouveau à un petit incident technique sur le scooter mais cette fois-ci Nico s’en sort avec un simple tournevis, et nous pouvons repartir !

De retour à Chiang Raï, nous déjeunons et retournons chez notre marchand de gauffres préféré (celui qui fait les gauffres à la noix de coco) ! Puis nous rendons nos scooters et récupérons nos gros sacs, avant de partir pour la gare routière. Ce soir, nous partons pour Chiang Khong, la ville frontière avec le Laos. Nous y dormirons afin de passer la frontière dès le lendemain matin. Nous voyagions à bord d’un bus local qui traverse une multitude de petits villages qui semblent vraiment isolés. Nous arrivons 2h plus tard à Chiang Khong, déposons nos affaires dans une guesthouse et profitons du WIFI pour appeler nos familles car ce soir, c’est le réveillon de Noël ! Nous ressortons un peu plus tard dans le but de trouver un resto sympa… mais tout à l’air fermé ! Forcément, ce n’est pas très courant de passer un réveillon de Noël dans une ville-frontière ! Mais nous finissons par trouver un petit resto en retrait de la rue principale, notre table est installée le long du Mékong et nous pouvons voir les lumières du Laos de l’autre côté du fleuve… dès demain, un nouveau pays nous attend !

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