14 & 15 avril 2012
Tongarino Alpine Crossing : un trek de 19km à la découverte de l’univers de Tolkien !
Volcan Ngaurohe, la « montagne du destin »…
Nous nous réveillons de bonne heure, tout excités à l’idée d’aller crapahuter sur le sentier du Tongarino Alpine Crossing, considéré comme étant « la plus belle rando d’une journée de NZ »… ma foi, nous verrons bien ! La rando complète fait 19km et serpente à travers le paysage volcanique que Tolkien a choisi pour servir de décor au « Mordor » dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Nous déposons la voiture au parking situé tout à la fin de la rando, et un minibus vient nous récupérer pour nous ramener au point de départ… nous admirons depuis la fenêtre du bus le beau paysage de volcans qui s’étirent majestueusement devant nous, ça promet une belle journée !
En route pour 19km de marche !
Nous voilà donc partis avec notre sac à dos, le casse-croute, de bonnes chaussures, sans oublier l’appareil photo, dans la joie et la bonne humeur ! Seulement voilà, nous ne sommes pas seuls au milieu de ce somptueux paysage lunaire et volcanique, et dès les premiers pas, nous nous sentons comme envahis par toute une armée d’orques ! Ça va du randonneur aguerri qui profite de l’occasion pour inaugurer son matériel dernier cri, à la nana qui a sorti la panoplie lunettes Gucci-maquillage-boucle d’oreilles, en passant par le promeneur du dimanche en mode touriste, qui lui, est venu en converse et ray-ban … en tout cas, tout le monde a le sourire et la même envie de découvrir ces somptueux paysages, c’est le principal !
Nos compagnons de trek ^^ !
Au début du trek, un chemin bien balisé suit la Mangatepopo Valley et grimpe progressivement jusqu’à Soda Springs. Nous découvrons un paysage lunaire et quasiment désertique, la terre est recouverte de roches aux formes étonnantes, résultat des éruptions successives des volcans et des coulées de lave.
Traces des coulées de lave
Vue sur la vallée
Nous nous rapprochons petit à petit du volcan Ngauruhoe, un des trois principaux volcans du parc national de Tongarino. Ce volcan haut de 2290m serait né il y a 2500 ans. Il comporte un cratère unique de forme conique à la symétrie parfaite, ce qui fait de lui le stéréotype du volcan. D’ailleurs, c’est ce volcan qui a été choisi pour incarner la « montagne du destin » dans le Seigneur des Anneaux.
On se rapproche du volcan…
Volcan Ngaurohe, la « montagne du destin »…
Trop la classe ce volcan !
Le cratère !
Ensuite, une montée raide nous conduit jusqu’à la « Mangatepopo Saddle », située entre les monts Tongarino et Ngauruhoe. Nous grimpons jusqu’au Red Crater, une fissure volcanique active produisant de la vapeur. Nous apercevons des fumeroles qui s’échappent du sol… preuve que le volcan est toujours en activité ! Toutefois, pas d’inquiétude car le Red Crater du Mont Tongarino est entré en éruption pour la dernière fois en 1926. A cet endroit, le paysage est particulièrement accidenté, il faut faire attention où on met les pieds si on ne veut pas tomber au fond du gouffre (ce serait balot ^^) !
Le Red Crater du mont Tongarino (1886m)
Après avoir passé le Red Crater (qui est aussi le point culminant de la rando, à 1886m), le sentier plonge pour rejoindre les « Emerald Lakes », et nous découvrons alors trois petits lacs aux couleurs bleu-vert émeraude, c’est vraiment superbe ! Nous descendons jusqu’aux lacs et en profitons pour faire notre pause casse-croute (comme le font la plupart des gens d’ailleurs), le cadre est vraiment magnifique ! Par moment, des odeurs de souffre remontent à la surface et viennent nous chatouiller les narines, ça sent l’œuf pourri !
Emerald Lakes
A peine avons-nous terminé d’avaler notre pic-nic que le soleil disparaît, caché par de vilains nuages gris… nous nous remettons en route sans traîner, en espérant que ça ne se gâte pas (on se rappelle alors la recommandation de la dame de l’office du tourisme, « ça peut changer très vite »… effectivement !).
La partie la plus intéressante du trek est derrière nous, mais il nous reste tout de même une dizaine de km à parcourir avant d’arriver au parking. Nos pieds commencent à se sentir un peu à l’étroit dans les chaussures… courage, on y est presque ! Nous passons à proximité du Blue Lake puis le chemin descend progressivement à travers la montagne, et nous distinguons au loin le lac Taupo, un peu caché par les nuages.
Fin de la balade
Sur les derniers km, nous pénétrons au cœur d’une forêt luxuriante, parcourons courageusement les derniers km avant de rejoindre le parking. Notre roulotte est toujours là, et nous sommes bien contents de quitter les chaussures après avoir crapahuté presque 20km. Nous en profitons pour faire un bon gouter (la récompense !) avant de rejoindre le camping du DOC pour la nuit.
Après l’effort, le réconfort… un bon petit diner !
En tout cas, nous sommes vraiment enchantés par ce trek qui nous aura permis de plonger au cœur de l’univers de Tolkien, dans ce paysage lunaire et volcanique absolument fabuleux… il faut dire que nous ne sommes pas habitués à ce genre de paysages qui sont vraiment hors du commun. Nous croisons les doigts pour que la météo se maintienne demain, ce qui nous permettrait de nous lancer dans l’ascension d’un des volcans !
Ascencion du volcan Ruapehu (2797m)
Une fois de plus, le réveil est matinal et bonne nouvelle : on n’a même pas de courbatures. Autre bonne nouvelle : aujourd’hui encore, la météo semble être de notre côté ! Tant mieux, on va pouvoir tenter l’ascension d’un des volcans, le Ruapehu. Formé de cônes multiples, le Ruapehu (2797m) est le plus haut et le plus actif des volcans du parc. Son éruption la plus récente, accompagnée d’un léger tremblement de terre, s’est produite en septembre 2007, blessant gravement un alpiniste qui dormait dans un refuge de montagne. Le parcours pour atteindre le sommet est particulièrement accidenté et qui plus est, il n’y a pas de sentier balisé, c’est donc à nous de nous « créer » notre propre parcours. Nous passons donc à l’office du tourisme pour récupérer un plan et quelques explications. Nico a l’air confiant, tant mieux, et quand à moi, je lui fais confiance, c’est un habitué de la montagne !
En route pour le volcan Ruapehu…
… On va grimper tout là-haut !
Le volcan possède un domaine skiable très fréquenté durant la période hivernale mais à cette époque de l’année, il n’y a pas un soupçon de neige. Nous profitons toutefois des remontées mécaniques pour grimper jusqu’à 2200m et nous voilà partis pour crapahuter sur le volcan. Effectivement, le parcours n’est absolument pas balisé, et c’est à nous de tracer notre propre itinéraire à travers la roche et les éboulis, le terrain est vraiment accidenté ! Heureusement, nous ne sommes pas les seuls et d’autres personnes se sont lancées dans l’ascension, c’est plutôt rassurant. Notre seule inquiétude est que le temps se gâte subitement, car dans le brouillard, il serait vraiment difficile de retrouver nos traces à travers tous ces cailloux… Nous nous en tenons aux quelques explications fournies par l’office du tourisme, et à notre petite carte qui n’est absolument pas précise, mais Nico s’en tire à merveille et il nous conduit petit à petit, pas après pas, caillou après caillou… pour atteindre le sommet !
Début de la rando… effectivement, il n’y a pas de sentier !
Nos efforts sont récompensés par une vue absolument splendide sur la vallée en contrebas et le paysage volcanique dominé par le Tongarino et le Ngauruhoe. La vue est différente de celle que nous avions hier sur le Tongarino Alpine Crossing, cette fois-ci nous avons davantage de recul pour admirer les volcans.
Au loin, on aperçoit le volcan Ngaurohe (celui d’hier)
Les derniers mètres sont les plus difficiles, c’est vraiment épuisant de marcher dans les éboulis, on a l’impression d’avancer d’1 mètre, puis de reculer de 20cm à chaque fois à cause du glissement des graviers sous nos pieds… Mes jambes sont fatiguées de la rando d’hier, mais Nico m’encourage, il trace le chemin devant moi et j’essaie de rester motivée malgré que le souffle ait du mal à suivre. Il m’avoue un peu plus haut que lui a une douleur au genou, pourvu que ce ne soit pas méchant ! Est-ce qu’on n’a pas été un peu trop ambitieux en se lançant dans cette ascension ? On est quand même sur un volcan, ce n’est pas n’importe quoi !
Seulement voilà, nous avons bien fait de rester motivés car le volcan nous réserve de bien belles surprises. Nous arrivons sur un premier point de vue constitué par un large gouffre et nous pensons qu’il s’agit du cratère, sauf que non ! Le cratère a l’air d’être un peu plus haut, car nous voyions des gens qui continuent de grimper.
Nous arrivons peu de temps après et découvrons un paysage absolument époustouflant. Là, devant nos yeux, s’étend le lac de cratère du volcan Ruapehu, à presque 2800m d’altitude… victoire, on a réussi ! Nous apercevons une piscine nichée au cœur des hautes falaises du cratère, qui forme comme un gouffre. Il s’agit d’une piscine de souffre de couleur bleue fluo surnaturelle, on dirait comme de la colle. C’est là que se trouve le « poumon » du volcan. Vu comme ça, le paysage est calme et serein et pourtant, sous ces eaux, à plusieurs dizaines de mètres de profondeur, la terre est en pleine activité, et pourrait entrer en éruption à tout moment. Nous sommes bluffés et à ce moment, on se sent tellement minuscules face à la nature qui nous entoure… C’est une grande première pour Nico et pour moi, l’ascension d’un volcan !
Nous avalons notre casse-croute avant d’entamer la redescente. Nous essayons de retrouver le même parcours qu’à l’aller, mais n’avons que très peu de points de repères, ce n’est pas évident ! On se fie à quelques traces de pas que nous voyons sur le sol, en se disant que d’autres personnes sont déjà passées par là. Nous finissons par retrouver notre chemin, mais certains endroits sont vraiment accidentés, et des éboulis de pierre peuvent partir à tout moment.
Toujours le volcan Ngaurohe… on ne s’en lasse plus !
Nous apercevons les pilonnes du télésiège qui nous ramènera jusqu’au parking, nous ne sommes plus bien loin ! Nous nous arrêtons au resto d’altitude pour savourer un bon chocolat chaud sur la terrasse, récompense de notre dure journée de marche ! Ça fait vraiment du bien de s’asseoir et de profiter pleinement du soleil.
Un trop bon chocolat chaud !
Une grande première pour nous aussi : nous prenons le télésiège à la descente, et sans les skis… ça fait bizarre mais c’est rigolo ! On bénéficie de la vue panoramique sur la vallée et apercevons le parking en contrebas et notre van qui semble tout petit.
On prend le télésiège à la descente, et sans les skis ^^ !
Pour clôturer cette deuxième belle journée de marche, nous retournons au camping du DOC (on va finir par prendre un abonnement si ça continue) et prenons une douche-bouteille ! Le principe est simple (quoiqu’un peu ambitieux pour moi !) : se laver avec une bouteille d’eau de 4L. On fait ça à l’ancienne, à moitié caché derrière le van, en maillot de bain. Mouillage, savonnage, rinçage, il n’y a pas une goutte à perdre ! Après ça, on se sent propre, comme neufs ! Mmmmh, ça sent le savon par ici ! Pffff, les douches ? Même pas besoin… (lol).
Après ça, on se prépare un bon petit repas pour reprendre des forces : purée de pomme de terre maison, viande et vin rouge, c’est presque comme à la maison !!