Du 12 au 14 mai 2012
1er jour à Chiloé : visite d’Ancud
Pour ce petit séjour sur l’île de Chiloé, nous logeons dans un « hospedaje », une sorte d’auberge familiale. C’est un peu comme chez l’habitant ! Nous sommes accueillis par Magdalena, une dame d’une cinquantaine d’années, mère de deux grands garçons, très bavarde et énergique… et surtout qui adore faire la cuisine ! Nous émergeons à 8h30 après une bonne nuit de sommeil, et descendons prendre notre petit déj. Ca sent bon dans la cuisine de Magdalena, la table est mise, tout est prêt pour nous, Magdalena nous sert de grosses part d’un délicieux gateau préparé spécialement pour nous… nous sommes accueillis comme des rois. Elle nous donne ensuite quelques conseils pour organiser la suite de notre séjour sur l’île, puis nous partons à la découverte d’Ancud.
Ancud est une ville de 40 000 habitants, située tout au nord de l’île, au bord de la mer. Sa position stratégique sur la route du cap Horn lui valut l’intérêt le plus vif des espagnols, qui y contruisirent des fortifications massives, encore visibles aujourd’hui. Toutefois, la ville fut presque entièrement détruite lors d’un tremblement de terre en 1960… Aujourd’hui, la ville semble paisible et tranquilement installée le long de sa jolie baie. Les rues sont bordées de petites maisons colorées, recouvertes de tuiles en bois qui font un peu penser à des écailles de poissons. Nous flânons dans les petites ruelles paisibles et colorées de la ville, pour mieux nous imprégner de l’atmosphère qui s’en dégage. Cette ambiance nous plait, c’est un tout nouveau visage du Chili que nous découvrons, beaucoup plus authentique. Pas de doute, nous allons adorer Chiloé.
Nous faisons un tour du coté du marché local, qui propose de nombreux ouvrages d’artisanat. La plupart sont fabriqués avec de la laine de moutons, très épaisse et qui gratte ! Nos pas nous mènent ensuite vers le petit port de pêche, où nous découvrons quelques petites barques colorées ainsi que des pêcheurs qui reviennent de leur séance de pêche mâtinale.
Nous poursuivons ensuite jusqu’au « fort San Antonio », où se trouve les vestiges d’une forteresse construite en 1770 par les espagnols pour protéger le canal de Chacao des envahisseurs (canal qui sépare l’île de Chiloé du reste du continent, et que nous avons traverser hier avec le ferry). Ce fut un des derniers bastions de la résistance. La ballade sur les hauteurs est bien agréable et nous découvrons notamment les vestiges des canons coloniaux.
Pour le déjeuner, nous goûtons à la spécialité locale de l’île : le curanto. C’est une sorte de ragoût préparé à base de viande (viande de porc et de poulet), de fruits de mer (moules et coquillages) et de pommes de terre. Autrefois, ce plat était préparé au fond d’un trou de terre et chauffé à l’aide de pierres chaudes. Lorsque le plat arrive devant nous, un léger sentiment d’inquiétude s’empare de nous, il y en a des choses à manger là dedans ! Heureusement que nous n’avons pris qu’un plat pour deux…
Nous rentrons chez Magdalena dans l’après-midi, et nous lui demandons gentiment s’il serait possible qu’elle nous apprenne à cuisiner une spécialité culinaire ce soir. Elle a l’air ravie qu’on lui demande ça et accepte volontiers. Elle nous prépare une petite liste de courses pour que nous allions acheter ce qu’il faut. Evidemment, tout est écrit en espagnol : 1kg de porta (viande de boeuf), des dientes de dragon (pousses de soja), des zapallos italiano (courgettes), apios (céleris), cebolla (oignons), et plein d’autres choses encore, à nous de nous débrouiller comme des grands ! Ce soir, Magdalena nous apprend à cuisiner un plat qui s’appelle « la comida china », à base de légumes et de viande, que l’on laisse mijoter dans une sorte de wok. Magdalena nous apprend aussi la recette de son délicieux gateau que nous avons mangé ce matin au petit dej, la recette n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde, je vous le dit ! Pour l’occasion, Magdalena a invité une de ses copines, Marina, et elles sont ravis de nous apprendre à cuisiner. Elles sont vraiment adorables toutes les deux…
Nous dégustons le plat tous ensemble, c’est un délice ! Heureusement que nous avons soigneusement noté la recette et les « petits trucs » de Magdalena, comme ça on essaiera de le refaire en France. Nous passons un super moment avec Magdalena et Marina, nous parlons de pleins de choses, et j’en profite pour pratiquer un peu mon espagnol. Magdalena est très bavarde et parle à toute vitesse, ce n’est pas toujours évident !
2ème jour à Chiloé : Dalcahue – Tenaùn – Quemchi
Pour cette deuxième journée sur l’île, nous avons décidé de prendre une voiture avec chauffeur. Comme nous sommes en saison basse, ça nous revenait moins cher que de louer une voiture. Et puis comme nous sommes dimanche, les liaisons en bus sont beaucoup moins régulières sur l’île. Du coup, notre chauffeur (ça fait classe de dire ça !) passe nous récupérer à 9h, et nous voilà partis pour une journée de découverte de l’île. Nous nous entassons dans sa petite voiture et mettons le cap vers Dalcahue, un peu plus au sud de l’île. Dalcahue est une petite ville animée au bord de la mer, connue notamment pour son église, « Nuestra Senora de la Dolores » qui fait partie des églises de l’île inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. En effet, l’île de Chiloé compte quelques 150 églises en bois, dont 16 sont inscrites à l’Unesco. Ces petites églises colorées sont toutes différentes et très typiques de l’île, nous aurons l’occasion d’en découvrir d’autres dans la journée.
La ville de Dalcahue est particulièrement agréable à visiter le dimanche, lorsque le marché artisanal envahit les rues. Toutes les îles environnantes participent à cette « feria artesanal », et l’on peut y trouver de nombreux objets authentiques de l’île notamment des pulls, chaussettes et bonnets en laine d’oveja (mouton). Malgré la petite pluie fine qui tombe (typique de Chiloé elle-aussi!), le marché est très animé et nous passons un bon moment à flâner entre les différentes étals. Toutes ces couleurs et cette animation nous rappellent un peu l’ambiance des marchés en Asie, et nous sommes vraiment content de retrouver une atmosphère comme celle-ci… ça nous manquait un peu !
Nous nous baladons aussi le long de la côte, où se trouve de nombreux bateaux de pêche colorés et échoués sur le sable à marée basse. Avec la pluie qui se mêle aux rayons du soleil, nous avons droit à de jolis arc-en-ciel qui se détache sur le ciel gris menaçant… le paysage est sublime et tellement différent de ce que nous avions l’habitude de voir… nous aimons vraiment cette endroit.
Pour notre repas du midi, nous mangeons dans une « cocineria », une sorte de grande cuisine collective dans laquelle des dizaines de « mamas » avec leur tablier s’activent derrière les fourneaux. C’est l’occasion unique de goûter du poisson, bon marché et délicieux ! Nous nous installons au comptoir et optons pour un saumon. Nous terminons par une belle part de tarte maison aux pommes… un véritable délice !
Nous retrouvons ensuite notre chauffeur qui met les voiles vers Tenaùn, un minuscule village situé un peu plus au nord de Dalcahue, tout au bout d’une route de terre… Dans ce petite village paisible au bord de l’eau se cache une superbe petite église classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Avec ses trois tours blanches et bleues, ses étoiles et autres ornements, cette église est un véritable joyau. Elle redonne un peu de gaieté au village qui semble un peu terne et tristounet à côté… Notre chauffeur fait le tour des maisons du coin pour tenter de trouver le détenteur de la clé de l’église… sans succès. Tant pis, nous ne pourrons pas voir l’intérieur.
C’est sous une pluie battante que nous poursuivons notre route vers Quemchi. De nouveau, nous découvrons ce joli petit village de pêcheurs mais comme le temps est trop mauvais, nous ne trainons pas trop dans les parages. Le village compte lui aussi une jolie église colorée, encore différente de celle que nous avons vu jusqu’à présent.
Nous rentrons ensuite à Ancud et retrouvons le foyer chaleureux de Magdalena. Ce soir, c’est nous qui préparons le repas ! Nous lui proposons de lui cuisiner une spécialité de chez nous : le soufflé au fromage. Magdalena est au taquet et elle note scrupuleusement tous les détails de la recette. Une fois de plus, nous passons une excellente soirée avec elle, autour d’un bon repas maison.
3ème jour à chiloé : Castro et Chonchi
Initialement, nous avions prévu de partir à Castro avec nos sacs, pour y séjourner 1 jour ou 2… mais nous sommes tellement bien chez Magdalena, que nous décidons de prolonger notre séjour chez elle et de faire l’aller-retour à Castro dans la journée. Magdalena a l’air contente que nous restions chez elle, Lolotte & moi avons même droit à une bise avant de partir pour la gare routière… C’est comme une petite mère pour nous ! Castro est la « capitale » de l’île de Chiloé, et elle est située à 1h30 d’Ancud en bus. La première chose que nous découvrons à notre arrivée à Castro, c’est la cathédrale San Francisco, construite en 1910 par un architecte italien. Vue de l’extérieur, la façade n’a rien d’impressionnant. Elle est censée être mauve et jaune, mais un bon ravalement de façade lui ferait du bien ! Par contre l’intérieur tout en bois est vraiment somptueux.
Nous faisons une ballade à pied dans la ville qui nous mène jusqu’aux « palafitos », des petites maisons de pêcheurs colorées construites sur pilotis. Ca donne un vrai charme à la ville ! Malgré sa taille, Castro a su conserver son ambiance de village de pêcheurs, à en croire les nombreux petits bateaux de pêche le long de la baie.
Nous prenons ensuite un « collectivos », un minibus local, pour nous rendre à Chonchi, encore un peu plus au sud de l’île. Chonchi abrite notamment une jolie petite église (encore une !), une jolie place et des ruelles pentues… le tout dans une atmosphère tranquille.
Il fait déjà nuit noire lorsque nous sommes de retour à Ancud. Nous passons au supermarché faire quelques courses pour le repas de ce soir et passons notre dernière soirée en compagnie de Magdalena. Cette rencontre était vraiment inespérée, mais Magdalena aura su nous convaincre de l’hospitalité des chiliens, et elle resteprobablement parmi les plus belles rencontres de notre voyage.