Jours 303 à 305 : Escapade en forêt amazonienne, entre pirogue sur le rio Beni et balade dans la jungle…

Du 3 au 5 juillet 2012

Jour 1 : village communautaire de San Miguel del Bala

Ce matin, nous partons pour notre escapade de trois jours en forêt amazonienne ! Pour cela, une heure et demi de pirogue nous attend sur le Rio Beni afin de rejoindre le village communautaire de San Miguel del Bala, au sein duquel nous passerons la première journée. L’expérience en pirogue est vraiment sympa, on flotte tranquilement sur le rio tout en observant la faune et la flore. La végétation de la forêt amazonienne est luxuriante, les arbres sont d’un vert éclatant et chose surprenante : il y a même des fleurs jaunes qui poussent au sommet de certains arbres ! Notre guide, Willman, qui est originaire du village de San Miguel, nous explique les différentes espèces d’oiseaux que nous pouvons voir. Nous nous sentons vraiment dépaysés, comme plongés dans un autre monde, celui où la nature est restée reine…

Pirogue sur le rio Beni…

Notre pirogue !

Paysage au fil du rio Beni…

Après nous être installés dans nos petites cabanes au coeur de la forêt, nous repartons en pirogue pour rejoindre un canyon. Une courte marche à pied conduit jusqu’au début du canyon, celui-ci est constitué de deux parois rocheuses, hautes d’une bonne trentaine de mètres, plutôt lisses et recouvertes de mousse. Au fond du canyon coule un petit cours d’eau, dans lequel nous marchons… en tongs ! Durant la saison des pluies (c’est-à-dire pas en ce moment), le canyon est intégralement rempli d’eau et il est alors impossible de s’y promener. Le canyon est habité par toute une colonie de chauve-souris (végétariennes, selon Willman) qui s’envole par dizaines sur notre passage ! Nous observons également de grosses arraignés aux pattes velues (inoffensives, toujours selon Willman) qui tombent parfois dans l’eau où nous marchons… fort sympathique ! L’une de ces arraignées s’appele « l’araignée-scorpion » pour la simple et bonne raison qu’elle a la forme d’un scorpion à l’avant, et le corps d’une arraignée à l’arrière. Là par contre, Willman nous prévient : mieux vaut ne pas se faire piquer par celle-ci… du coup, je ne peux m’empêcher de penser « pourvu qu’elle ne tombe pas dans le cours d’eau » !

Notre cabane dans la jungle

Les parois du canyon

De retour au village et après avoir avalé un délicieux repas (dont un super dessert à base de banane), nous partons visiter le village communautaire de San Miguel. Willman commence par nous emmener dans sa propre maison et nous présente ses enfants. Sa maison est principalement fabriquée à base de matériaux végétaux trouvés dans la forêt et le sol est en terre battue. Il n’y a pas d’électricité, et les poules et poussins circulent tranquilement dans le jardin. Cette maison nous rappelle un peu celles que nous avions vues dans le nord du Laos, dans la région de Luang Namtha, sauf que celle-ci n’est pas construite sur pilotis. Bien entendu, aucun véhicule à moteur ne circule dans le village, et seule la petite ville de Rurrenabaque est accessible en pirogue. Nous traversons ensuite le village avec Willman qui nous montre successivement l’école, puis l’église,… Il y a environ 60 enfants scolarisés pour cinq instituteurs. Les enfants peuvent étudier au village jusqu’à la fin de la primaire et ensuite, ils doivent se rendre à Rurrenabaque pour l’enseignement secondaire. Du coup, de nombreux enfants arrêtent l’école à la fin de la primaire et ne continuent pas plus loin… Concernant la religion, Willman nous explique que la religion catholique a été imposée lors de la conquête espagnole et celle-ci se mélange avec le culte rendu aux divinités telles que la Pachamama (terre-mère), déesse de la nature et de la fertilité, ainsi que le soleil (inti) et la lune, qui sont les trois principales divinités.

La maison de Willman (notre guide)

L’école du village

Cour de récréation

La classe

Nous découvrons un peu plus loin une machine ingénieuse, entièrement fabriquée en bois, qui sert à presser le sucre de canne. D’ailleurs, nous faisons carrément un essai de la machine en pressant quelques cannes données par des villageois dont nous buvons ensuite le jus, mélangé à du citron… un pur délice !

Les garçons qui préparent le jus de canne !

L’activité suivante consiste en la confection d’un panier en feuille de palmier. Nous regardons attentivement une villageoise en train de tresser le panier avec une grande dextérité puis la villageoise propose à ma maman de lui apprendre à confectionner le panier. Il faut entrelacer les feuilles, dans un sens, puis dans l’autre… ça ne semble pas très évident mais ma maman rêvait d’apprendre à fabriquer les paniers… voilà chose faite ! Nous gagnons même le droit d’emporter le panier avec nous en souvenir.

Fabrication du panier

La visite du village étant terminé, nous regagnons nos cabanes en pirogue, puis après avoir avalé notre repas du soir, nous nous endormons berçés par les crissements d’insectes (y compris les moustiques !) et les chants d’oiseaux…

 

Jours 2 & 3 : Parc National Madidi… au coeur de la jungle !

Le lendemain matin, après avoir avalé un succulent petit déjeuner, nous quittons le village de San Miguel et repartons en pirogue sur le Rio Beni, direction le Parc National de Madidi ! Cette fois-ci, je décide de m’asseoir à l’avant de la pirogue pour pouvoir faire quelques photos car le ciel a l’air dégagé… Nous voyions de nouveaux beaucoup d’oiseaux, notamment des hérons, martins pêcheurs ainsi qu’un tout petit colibri en vol dont le bourdonnement nous rappelle celui du frelon. Le guide nous montre également deux gros ragondins, ainsi qu’un tapir (sorte de vache) en train de traverser le rio à la nage. Par endroit, nous slalomons entre des rapides et d’énormes troncs d’arbres chariés ar la rivière. Nous admirons les conducteurs de la pirogue qui connaissent parfaitement la rivière et savent précisement par où passer, même quand le niveau d’eau est très bas ! Nous bifurquons sur le Rio Tuichi (un affluent du Rio Beni) et quelques minutes plus tard, le ciel se charge de gros nuages gris et menaçant et une pluie battante commence à tomber… moi qui suis montée tout devant pour prendre des photos, me voilà trempée en moins de deux minutes ! Heureusement, le guide me tend un poncho imperméable et je m’enroule dedans. La pluie ne nous quittera pas jusqu’à notre arrivée 1h30 plus tard au parc national Madidi… vive le climat amazonien !

Notre guide Willman

Nous nous insallons de nouveau dans de jolies petites cabanes fabriquées avec les matériaux de la forêt (toit en feuillage et parois en bois), perdues en plein coeur de la jungle ! Malgré la pluie, nous entendons les chants d’oiseaux de toute part et sommes entourés par des dizaines de papillons de toutes les couleurs… c’est vraiment incroyable !

La valse des papillons…

Celui-ci était sur ma chaussure !

Nous profitons d’une accalmie et d’un carré de ciel bleu pour partir explorer la jungle amazonienne. Nous voilà donc partis pour une balade de 3h dans la forêt primaire du parc national Madidi dans le but d’observer les animaux du parc et de connaître un peu mieux la végétation qui nous entoure. La forêt est dense et riche de nombreuses espèces d’arbres parfois vieux de plusieurs centaines d’années. Willman nous présente notamment de nombreuses plantes qui ont des vertus médicinales et dont se servent les habitants des villages pour se soigner. C’est très intéressant et impressionnant de savoir tout le bienfait que peuvent avoir ces plantes. Une de ces plantes est particulièrement stupéfiante : en frottant dans les mains ses feuilles vertes, celles-ci laissent échapper une substance de couleur violette qui colore la peau et sert notamment de maquillage… Nico fait l’essai en frottant quelques feuilles dans ses mains, et en moins de deux minutes, l’intérieur de ses mains est complètement violet ! Willman nous montre également les plantes qui servent à confectionner le toit des maisons, et celui-ci résiste aux intempéries durant 15 ans.

Balade dans la jungle

Arbre à papaye

Les jolies fleurs…

En mode (presque) camouflage… tu me vois, tu me vois plus ^^ !

Drôle de feuille, on dirait de la dentelle !

Les mains de Nico après qu’il se soit frotté avec des feuilles d’arbre… vertes !

Arbre rigolo… on dirait qu’il pousse à l’envers !

Feuillage qui sert à fabriquer les toits des maisons

La forêt résonne de multiples crissements entrecoupés de cris d’oiseaux mais cet après-midi, il nous sera difficile d’observer les animaux. Nous distinguons tout de même toute une colonie de singes appelés « cappuccino monkey ». Ces singes vivent en colonie sous la dominance d’un chef qui alerte les autres membres lors de la présence d’un danger. Du coup, il est impossible de les approcher. Plus loin, nous observons deux toucans posés au sommet d’un arbre. Ces oiseaux sont vraiment impressionnant avec leurs longs becs… Moins impressionnant mais rigolo, nous croisons toute une colonie de fourmis qui portent des petits morceaux de feuille sur leur dos, tout en marchant à la queue leuleu !

Bel oiseau coloré

Le toucan, haut perché dans les branches !

Nous sommes de retour aux cabanes en fin d’après-midi, et un gouter nous attend. Après le repas du soir, nous ressortons en pleine nuit pour tenter d’observer à nouveaux les animaux. C’est la pleine lune. Dans une mare proche du lodge brillent des yeux d’aligators dont nous verrons un bébé avec les lampes frontales. Nous faisons une petite pause au bord du Rio Tuchi illuminé par le clair de lune avant de rejoindre nos cabanes pour la nuit…

… nous avons bien dormi sous nos moustiquaires, toujours berçés par les bruits de la forêt qui nous entoure. Malheureusement, la pluie recommence à tomber tandis que nous prenons notre petit déjeuner. La balade en forêt de ce matin semble compromise pour le moment, et pendant ce temps, Willman nous apprend à confectionner des colliers en utilisant des petites graines de la forêt… c’est atelier travail manuel ! Nous en profitons aussi pour nous prélasser un peu dans les hamacs accrochés devant nos cabanes.

T’as raison ma Brenda…

En fin de matinée, le temps s’éclaircit et nous en profitons pour retourner faire une balade dans la forêt amazonienne. Nous observons une grosse araignée aux pattes velues (dangereuse pour l’homme), de magnifiques papillons géants et à nouveau quelques singes cappuccinos.

L’araignée… de quoi faire flipper Spider Man !

L’heure tourne et il est temps pour nous de prendre le chemin du retour… un long trajet en pirogue nous attend pour rejoindre Rurrenabaque ! Nous croisons les doigts pour que cette fois-ci la pluie ne s’invite pas parmi nous. Nous faisons nos aurevoirs au merveilleux parc Madidi et aux jolies cabanes dans la jungle. Nous faisons une halte en chemin pour observer une haute falaise dans laquelle nichent les perroquets macao : il s’agit d’oiseaux monogammes vivant en couple stable durant toute leur vie. Ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre : la mort d’un des deux oiseaux entrainent irrémédiablement la mort de l’autre. Ce sont des oiseaux très bruyants qui s’envolent de leur nid en poussant des cris stridents qui résonnent à travers la forêt.

La falaise des perroquets macao… tous les petits trous sont des nids !

Les perroquets macao, dans leur habitat naturel

Lorsque nous sommes de retour à Rurrenabaque, le retour à la civilisation nous surprend… et pourtant ça ne fait que trois jours que nous sommes partis ! Cette petite escapade en Amazonie, qui n’était pas prévue à la base, nous laissera vraiment des souvenirs inoubliables. C’est un tout autre visage de la Bolivie que nous venons de découvrir, bien loin de ce que nous imaginions…

Photo souvenir avec Willman

Fin de journée en Amazonie…

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