26 & 27 juin 2012
La ville est encore endormie lorsque nous quittons l’hôtel pour rejoindre nos bus. Ce matin, nous prenons un bus local pour La Paz. Nous grimpons donc à bord de ce maaaaagnifique bus tout déglingué avec des sièges un peu raides et des fenêtres rafistolées au scotch et qui ne ferment plus… bienvenue dans les transports boliviens ! Ha oui, sans oublier le gars qui braillent dans les rues « La Pazzzz,La Pazzzz » pour essayer de rameuter les troupes. A cette heure-ci (entendez par là, 7h du mat’) le bus n’est qu’à moitié plein, du coup, il s’arrête le long de la route pour faire monter d’autres personnes. Tout ce va et vient nous amuse, surtout que parfois les gens transportent avec eux de gros chargement emballés dans d’énormes sacs à patates, et les petites dames ont toujours avec elles leur ballotins rayés et colorés dans lequel elles transportent tout et n’importe quoi : bébé, fagots, nourriture… Un peu plus loin, nous arrivons près d’un petit lac, il semblerait qu’il faille traverser mais nous ne voyions aucun pont. Nous n’apercevons que quelques vieux radeaux en bois à moteur. Nous finissons par comprendre que le bus va monter sur le radeau en bois pour traverser le lac ! Tous les locaux descendent du bus et se ruent sur une petite navette. Quand à nous, nous restons à bord du bus, tandis qu’il monte sur le radeau, et hop c’est parti pour la traversée du lac ! Ca bringuebale dans tous les sens, mieux vaut avoir le cœur bien accroché, mais l’expérience est plutôt rigolote ! Halala les transports locaux, il se passe toujours des trucs improbables !
Voici la barque en bois sur laquelle notre bus est monté pour traverser le lac… rassurez-vous, tout est normal, nous sommes en Bolivie !
Pendant ce temps, traversée de camion-sur-barques…
Nous finissons par arriver sain et sauf à La Paz ! Le bus commence par traverser les quartiers animés et tentaculaire d’El Alto, puis nous apercevons petit à petit le canyon profond sur les bords duquel est construite la ville deLa Paz. Il s’agit d’une des villes les plus hautes du monde (qui s’échelonne entre 3600m et 3800m d’altitude). Les quartiers chics se trouvent tout en bas de la ville tandis que les pauvres habitent dans des petites maisons en briques rouges situées sur les hauteurs… tout simplement parce que le climat est beaucoup plus froid et rude tout en haut ! Vue de loin, la ville ressemble tout simplement à un gigantesque Légo ! Le bus nous dépose quelque part dans le quartier du cimetière et hop, nous nous retrouvons parachuter au milieu de cette ville tentaculaire, à l’agitation débordante : il faut jongler entre les minibus surchargés qui roulent à toute vitesse, les piétons, les marchands ambulants, les chiens errants… nous finissons par trouver un minibus qui se dirige dans la rue où se trouve notre hôtel. Nous sautons à l’intérieur avec tous nos sacs, indiquons au chauffeur notre direction… qui bien sûr nous oublie et nous dépose un peu trop loin. Tant pis, on met les sacs sur le dos, et nous voilà partis dans les rues polluées deLa Paz, à la recherche de notre hôtel ! Avec l’aide des habitants, nous finissons par trouver notre hôtel, nous y déposons nos affaires avant de repartir faire un tour dans le centre.
La Paz, dominée par le bel Illimani…
Les petites maisons de brique qui ressemblent à des légos
En fin d’aprem’, nous prenons la direction de l’aéroport… aujourd’hui est un grand jour puisque nous retrouvons mes parents et mon frère qui viennent nous rejoindre pour trois semaines de vadrouille en Bolivie ! Voilà 9 mois que nous ne les avons pas vus, et nous sommes impatients à l’idée de les retrouver, surtout à l’autre bout du monde ! La dernière fois que nous les avons vus, c’était au terminal 1 de l’aéroport de Lyon, le 3 septembre 2011, alors que nous nous apprêtions à prendre notre premier vol tour du monde !… Ca parait loin tout ça, il s’en est passé des choses depuis ! Nous tentons de les guetter dans le hall des arrivées, avec une jolie petite pancarte préparée spécialement pour eux.
Retrouvailles avec mes parents et mon frérot !
Nous finissons par les retrouver, leurs trois frimousses fatiguées après plus de 20h de voyage et deux escales, et quel plaisir de se revoir ! Nous grimpons à bord d’un minibus et rejoignonsLa Paztous ensemble. Nous déposons leurs affaires avant de ressortir pour grignoter un morceau dans un « chifa » (sorte de resto rapide chinois) vraiment pas terrible puis nous rentrons à l’hôtel pour une bonne nuit de sommeil !
Le lendemain, après un bon petit dej, nous partons découvrirLa Paz.Lesdébuts sont un peu difficiles pour mes parents qui supportent assez mal l’altitude. Il leur faudra bien quelques jours d’acclimatation. Quand à nous, ça passe comme une lettre à la Poste, mais en même temps, ça fait déjà plusieurs semaines que nous sommes à plus de 3000m d’altitude, notre organisme à du développer tout un tas de globules rouges !
Ruelles pavées à Sagarnaga
Nous flânons un bon moment dans les ruelles pavées de La Paz, et notamment dans le secteur du marché des sorcières. Ce marché est censé regrouper tout un tas de dames qui vendent toute sorte de « potions magiques », totems, offrandes àla Pachamama(terre-mère), plantes médicinales et leur stands sont facilement reconnaissables grâce aux fœtus de lama séchés qui pendent devant l’entrée… en réalité, je suis un peu déçu par ce marché car les stands sont perdus au milieu des boutiques d’artisanat pour touristes, et finalement, le marché aux sorcières ne se limitent qu’à quelques petites boutiques parsemées sur deux ruelles pavées. Du coup, on a vite fait le tour. Nous en profitons aussi pour flâner dans les boutiques d’artisanat et en profitons pour acheter quelques souvenirs que nous confierons à mes parents pour qu’ils les ramènent en France. Ca fait plaisir de pouvoir s’acheter quelques trucs, surtout que l’artisanat d’Amérique du Sud nous plait beaucoup. C’est très coloré et ça donne envie de tout acheter !
Stands sur le marché aux sorcières
Foetus de lamas séchés
Tout plein de trucs pour se soigner !
Petit magasin de musique
Nous poursuivons par la visite du Musée de la Coca.Nous avons entendu beaucoup d’échos positifs sur ce musée qui explique de manière très lucrative l’importance de la Coca pour les populations andines. A la base, la Coca (qui n’est autre qu’une plante) a une signification traditionnelle et ancestrale pour les habitants des Andes. En la mastiquant, elle permet d’éliminer la sensation de faim et de diminuer les signes de fatigue. C’est pourquoi de nombreux travailleurs l’utilisaient notamment lors de leurs longues journées de travail dans les mines ou dans les champs.La Coca est également fréquemment utilisé lors des offrandes à la Pachamama, ainsi qu’en cadeau lors des mariages par exemple. Dans les campagnes, elle est consommée par plus de 90% des hommes et 80% des femmes, qui la mastiquent de façon habituelle. Toutefois, son image a été largement terni par l’apparition de la cocaïne, qui n’est ni plus ni moins qu’un dérivé de la coca. Dans le but d’éradiquer la drogue, les Etats-Unis avait d’ailleurs interdit la consommation de coca… Ceci a généré de nombreuses tensions avec les pays andins, et lors d’un meeting avec l’ONU, Evo Morales (président de Bolivie) a brandi une feuille de coca en s’exclamant : « vous voyez, cette feuille est verte, elle n’est pas blanche »… Cette citation pour le moins symbolique est restée dans les mémoires ! Nous en apprenons donc beaucoup lors de la visite de ce musée, notamment sur cette plante et sa consommation qui a énormément d’importance en Bolivie.
Bus rigolo dans la rue !
Nous nous occupons ensuite de planifier nos prochains jours de voyage en Bolivie et faisons le tour des agences pour comparer les offres. Nous nous décidons finalement pour un trek de 3 jours dansla Cordillera Realtandis que mes parents et mon frérot iront faire un tour sur l’Isla del Sol pour s’accorder quelques jours d’acclimatation à l’altitude.